Société
150 000 enfants bénéficieront de colonies de vacances cet été
Le programme «Vacances pour tous» a été lancé par Mohamed El Gahs il y a trois ans.
Les 150 000 estivants répartis entre les centres de colonies de vacances permanents (prise en charge totale des enfants pendant 15 jours) et les centres de vacances urbains (espaces d’animation ou les enfants passent la journée, pendant dix jours).
Tous les encadreurs ont bénéficié d’une formation «ad hoc» dispensée par le secrétariat d’Etat à la Jeunesse.
Letemps des vacances est celui où l’on se met à distance. Celui des ruptures avec les lieux où la vie quotidienne impose ses contraintes, où l’habitude façonne les conduites, où les mêmes visages et les mêmes choses s’inscrivent dans des paysages trop connus. Il importe alors d’accéder à ce que le cours ordinaire de la vie ne procure pas : être ailleurs, plus libre, plus disponible pour d’autres plaisirs et d’autres curiosités. Les vacances sont une diététique, une hygiène spirituelle nécessaire. Elles constituent un droit dont, malheureusement, beaucoup se trouvent dépossédés, en raison de leur statut social.
Aux yeux du secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Mohamed El Gahs, il est inadmissible que des enfants, pénalisés par leur milieu, ne puissent pas jouir de vacances. D’où le lancement, il y a trois ans, du programme «Vacances pour tous», dont le nombre de bénéficiaires est passé de 49 000, en 2002, à 100 000, en 2003.
La formule choisie est celle des colonies de vacances, pour sa portée hautement civique. Les colonies sont, explique Mohamed El Gahs, «une éducation à la vie en communauté. En colonie, les jeunes comprennent qu’ils appartiennent à une nation, qu’il y a des valeurs, un destin, une culture, une histoire et un avenir communs. Pour moi, c’est un apprentissage fondamental de ce qui fonde une nation, c’est-à-dire le respect des règles élémentaires du vivre ensemble.»
«Vacances pour tous» eut un tel retentissement que des milliers d’enfants se bousculaient au portillon mais restaient à quai. Ce qui a incité le secrétariat d’Etat à la Jeunesse à majorer le nombre de bénéficiaires. Ils seront 150 000 cette année. Plutôt que de se focaliser sur le chiffre, il convient, souligne Mohamed El Gahs, de prendre en compte les principes qui sous-tendent le programme «Vacances pour tous». Les colonies doivent permettre aux enfants de s’évader du quotidien, d’apprendre la vie en communauté, de se forger une autonomie, de découvrir les arts et les sports, de connaître les autres jeunes concitoyens et de devenir citoyens. Pour mener à bien la noble mission qu’il s’assigne, le secrétariat d’Etat à la Jeunesse a développé une statégie pédagogique adéquate.
Accueillir 150 000 enfants implique la création de nouveaux sites d’estivage. Ils sont huit à éclore sur des terreaux diversifiés : Mehdia, Sidi Taïbi, Souiria, Inbiate, Figuig, Taza, Immouzer, Tafoughalet. Onze mille deux cents enfants s’y ébroueront pendant les quatre périodes d’estivage, soit 2 650 par période.
Un budget de 55 587 DH est consacré à l’opération
Dans le souci d’offrir des conditions d’hébergement décentes aux jeunes estivants, quinze centres existants ont été remis à neuf et dûment agrandis. Il s’agit de Ras El Ma (Ifrane), Ousmaha (Ifrane), Aïcha M’barka (Ifrane), La forêt diplomatique (Tanger), Asilah, El Haouzia (El Jadida), Azla (Tétouan), Taghazout (Agadir), Bab Boudir (Taza), Adman (Taza), Bir Al Watan (Béni Mellal), Tamaris (Casablanca), Aïn Sebaâ (Casablanca), Loutia (Tan-Tan), Saïdia (Berkane).
30 000 enfants venus de régions enclavées bénéficieront de vacances
Les 150 000 estivants seront répartis entre les centres de colonies de vacances permanents (102 520) et les centres de colonies de vacances urbains (44 700). Les premiers disposent désormais de 52 sites (43 en 2003), les seconds comportent 49 sites. Si on fait le compte, «Vacances pour tous» sera organisé dans 101 centres de colonies de vacances, auxquels s’ajoutent sept internats scolaires. Au fait, quelle différence y a-t-il entre centres permanents et centres urbains ? Les uns, nous précise-t-on, sont des espaces d’animation où les enfants passent leur journée, pendant dix jours, et sont pris en charge en ce qui concerne la nourriture et le transport; les autres accueillent les enfants, pendant 15 jours, avec une prise en charge totale.
Reste que tous les enfants ne sont pas égaux face à cette action menée au nom de l’égalité. Ainsi ceux issus de contrées reculées. Le secrétariat d’Etat à la Jeunesse, toujours vigilant, tient à réparer cette injustice. «Pour garantir l’accès d’enfants issus de régions enclavées, les services du secrétariat d’Etat à la Jeunesse se chargent de l’opération par le biais de l’action directe. Celle-ci est assurée par les cadres du secrétariat d’Etat à la Jeunesse à travers ses différentes délégations, surtout dans les régions où l’intervention des associations est limitée». C’est ainsi que trente mille enfants provenant de ces régions bénéficieront cette année de l’opération «Vacances pour tous». On ne peut que louer le secrétariat d’Etat à la Jeunesse pour ce geste dont la portée est considérable. Mohamed El Gahs nous confiait, lors d’un entretien: «J’ai la faiblesse de croire que si des jeunes, natifs de régions reculées, avaient pu visiter leur pays et jouir de toutes les splendeurs qu’il offre, ils n’auraient pas été attirés par l’étranger». Les voyages ne forment pas seulement la jeunesse, ils l’attachent aussi à ses racines. Et la nation n’est pas qu’un simple mot. Pour Mohamed El Gahs, elle représente une valeur précieuse, vitale. Et c’est cela que le ministre veut inculquer à nos chères têtes brunes, à travers la campagne «Vacances pour tous».
Et El Gahs se donne les moyens de son ambition : 55 587 000 DH, tel est le budget consacré à l’opération. Dans sa volonté de transparence, le secrétariat d’Etat à la Jeunesse va jusqu’à détailler le budget. On apprend que le budget de fonctionnement s’élève à 48 289 000 DH, pendant que celui d’investissement représente la somme de 7 298 000 DH. Le premier est absorbé par l’alimentation (27 326 000 DH), l’achat du matériel de campement (9,6 millions de dirhams), l’achat du matériel de cuisine et de couchage (6 140 000 DH), puis le transport des enfants (1 750 000 DH). Le budget d’investissement, quant à lui, est destiné à l’aménagement et à la construction des plates-formes (près de 6,3 millions de dirhams).
18 000 encadreurs accompagneront les estivants cette année
Mais l’argent ne suffit pas à faire aboutir une mission éducative. Celle-ci requiert un encadrement nombreux, responsable et compétent. Là encore, le secrétariat d’Etat à la Jeunesse a mis le paquet. Pas moins de 18 000 encadreurs accompagneront, cette année, les jeunes estivants. Membres d’associations sociales ou fonctionnaires du département chargé de la Jeunesse, ils ont tous bénéficié d’une formation ad hoc, dispensée par le secrétariat d’Etat à la Jeunesse. Parents, ne vous faites pas de soucis, vos enfants seront entre de bonnes mains.
Les colonies de vacances font deux heureux : les enfants et les marchands. En effet, «elles contribuent à l’épanouissement de plusieurs activités économiques. La majeure partie du budget de cette opération est investie dans divers projets économiques qui profitent essentiellement à des entreprises locales installées dans les régions où sont organisées les colonies de vacances (Moyen-Atlas, Agadir, Oujda, Berkane, Tanger, Tétouan, Tan Tan)».
Jolies et juteuses, les colonies de vacances !
«Pour garantir l’accès d’enfants issus de régions enclavées, les services du secrétariat d’Etat à la Jeunesse recourent à l’action directe. Celle-ci est assurée par les cadres du secrétariat d’Etat à travers ses différentes délégations, surtout dans les régions où l’intervention des associations est limitée».
La majeure partie du budget de l’opération «Vacances pour tous» est investie dans divers projets économiques qui profitent essentiellement à des entreprises locales installées dans les régions où sont organisées les colonies de vacances (Moyen-Atlas, Agadir, Oujda, Berkane, Tanger, Tétouan, Tan Tan).
Pour Mohamed El Gahs, les colonies de vacances sont un apprentissage fondamental : «Les jeunes y comprennent qu’ils appartiennent à une nation, qu’il y a des valeurs, un destin, une culture, une histoire et un avenir communs.»