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Santé : Le Maroc à l’initiative d’un projet de lutte contre la pénurie des ressources humaines

Le Royaume a initié un projet de résolution, à l’occasion de la 78è Assemblée mondiale de la Santé, tendant à renforcer les personnels médical dans le monde. Le texte a été présenté mardi à Genève lors d’un side event de haut niveau, co-présidé par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehraoui.

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Le Royaume du Maroc est à l’avant-garde d’un projet de résolution devant la 78è Assemblée mondiale de la Santé (AMS 78), qui se tient jusqu’au 27 mai à Genève, visant à renforcer les personnels de santé dans le monde pour faire face à une pénurie qui s’annonce dans le secteur médical et paramédical dans le monde.

Porté conjointement par le Royaume du Maroc, les Philippines, l’Allemagne, le Nigéria et la Thaïlande, ce projet, intitulé « Accélérer l’action pour soutenir les personnels de santé et de soins mondiaux d’ici 2030″, s’inscrit dans le cadre des efforts visant à relever les défis croissants auxquels est confronté le secteur de la santé mondial. Le texte a été présenté mardi à Genève lors d’un side event de haut niveau, co-présidé par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehraoui, avant qu’il soit soumis à la 78è session de l’AMS pour adoption.

Le Maroc et les Philippines ont joué un rôle de premier plan dans l’élaboration de ce texte, ayant mené avec succès les négociations intergouvernementales à Genève. Le projet de résolution a reçu un soutien vigoureux du Conseil exécutif de l’OMS, qui l’a approuvé lors de sa 156e session tenue le 6 février 2025 à Genève. Un grand nombre de pays se sont également joints à lui en tant que co-sponsors, un large soutien qui reflète la reconnaissance commune de l’urgence de s’attaquer à cette question cruciale pour garantir la réalisation des Objectifs de développement durable liés à la santé.

Dans un contexte mondial marqué par une grave pénurie et une répartition inégale des personnels de santé, un enjeu qui compromet la sécurité sanitaire mondiale, la résilience des systèmes de santé face aux crises et la qualité des services, l’importance de ce projet est cruciale. Les projections font état d’une pénurie d’environ 11 millions de professionnels de santé d’ici 2030, ce qui requiert une intervention internationale immédiate et concertée.

Le projet de résolution vise à élaborer des stratégies collaboratives efficaces pour lutter contre la pénurie mondiale de ressources humaines pour la santé et réduire les écarts dans leur répartition. Il met l’accent sur la formation, le recrutement, la fidélisation et la sécurité des personnels de santé, ainsi que sur la protection de leurs droits fondamentaux, notamment en contexte de crise et de conflit. Le texte encourage également un investissement accru dans le développement d’un personnel de santé qualifié, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, pour relever les défis actuels et futurs, et appelle à intégrer les dimensions technologiques et les questions migratoires dans les efforts de renforcement des ressources humaines pour la santé.

Dans son allocution lors du side event organisé conjointement par les pays du core groupe de l’initiative, M. Tahraoui a affirmé que le facteur humain est «un enjeu central pour l’avenir de nos systèmes de santé », soulignant toutefois que cette urgence «reste trop souvent silencieuse», alors que le monde s’achemine vers une pénurie de plus de 11 millions de professionnels de santé d’ici 2030.

Selon lui, cette crise concerne tous les pays – riches et moins riches – mais frappe encore plus durement les pays vulnérables, exposés aux conflits, à l’instabilité ou à des systèmes fragilisés.

Il a relevé qu’il ne peut y avoir de système de santé sans soignants. « Pas de couverture sanitaire universelle sans femmes et hommes pour l’incarner. Pas de résilience, pas d’équité, pas de proximité… sans celles et ceux qui sont en première ligne ».

« La résolution que nous défendons aujourd’hui — avec nos partenaires et en pleine cohérence avec l’agenda de l’OMS — porte une ambition forte : replacer l’humain au cœur de nos politiques de santé », a souligné le ministre, notant qu’il s’agit d’un appel à l’action.

« Un appel à investir, à coopérer différemment, à anticiper, à protéger. Un appel à reconnaître enfin, pleinement, la valeur stratégique des professionnels de santé », a-t-il ajouté, soulignant que « pour le Maroc, cet enjeu est une priorité absolue ».