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Influences

Quelles interactions entre l’asthme et la pandémie de la grippe H1N1 ?

Un asthme peut s’aggraver durant une épidémie de grippe et représenter un risque fatal.
Hormis les personnes souffrant d’allergies vraies à  l’Å“uf, l’intolérance au vaccin chez les malades n’est pas prouvée.

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Lors des journées scientifiques de l’Association marocaine de formation continue en allergologie, qui se tiendront à Rabat les 5 et 6 décembre 2009, le Pr Taoufik El Fassy Fihry, chef du service de pneumologie à l’Hôpital Ibn Sina de Rabat, présentera un travail d’une haute valeur scientifique sur les interactions ente l’asthme et la pandémie de la grippe A. La page médecine de La Vie éco présente en exclusivité les principales données. Premier constat : toute infection virale peut présenter un danger mortel pour un asthmatique.
Ce risque existe donc dans le cas de la grippe porcine. Les complications potentielles dépendent le plus souvent du terrain, particulièrement chez les personnes souffrant au préalable d’affections des voies respiratoires et d’asthme. Le Pr El Fassy rappelle que le virus de la grippe H1N1 se distingue du virus de la grippe saisonnière. En effet, les enfants et les adultes jeunes sont plus souvent touchés par la grippe H1N1 que par la grippe saisonnière. Les jeunes asthmatiques devraient donc prendre des précautions particulières durant une épidémie de grippe. Outre les mesures habituelles de prévention telles que l’hygiène des mains, les personnes souffrant d’asthme doivent veiller particulièrement au contrôle de leur affection. Dès l’apparition de symptômes suspects de grippe, tels que myalgies (douleurs musculaires), température élevée, toux et céphalées, les asthmatiques doivent consulter leur médecin.
Un asthme qui n’est pas surveillé de près peut non seulement s’aggraver durant une épidémie de grippe mais aussi représenter un risque. Il peut conduire à des crises sévères et même mortelles. La grippe n’est pas le principal facteur déclenchant des crises d’asthme en cas d’épidémie, mais elle peut entraîner des complications graves.
Pour le Pr El Fassy, les asthmatiques constituent un groupe à risque et doivent donc être vaccinés contre la grippe H1N1. Ce professeur de pneumologie rappelle que la grippe est une infection virale respiratoire aiguë provoquant plusieurs symptômes, généralement bénins : fièvre, frissons, céphalées, myalgies et toux sèche. La plupart du temps, la symptomatologie ne dure pas plus d’une semaine, même si la toux peut persister un peu plus longtemps. Par contre, chez certaines personnes dites «à risque», notamment celles souffrant de bronchite chronique ou d’emphysème, les complications d’une «simple» grippe hivernale peuvent aller jusqu’à la mise en cause du pronostic vital. D’où la nécessité de prévenir ces complications par la vaccination. Un certain nombre d’arguments, indique le Pr. El Fassy, montrent que la grippe favorise les exacerbations de l’asthme, qui sont plus sévères et s’accompagnent d’une baisse importante de la fonction respiratoire. Et parmi les autres conséquences d’une grippe chez les asthmatiques, on retrouve une majoration de l’hyperréactivité bronchique et une augmentation de la fréquence des crises. Hormis les personnes souffrant d’allergies vraies à l’œuf, que l’on trouve en quantité infime dans le vaccin, l’intolérance au vaccin chez les malades n’est pas prouvée, tient à préciser le Pr El Fassy. Au contraire, des études scientifiques récentes ont montré que la vaccination des asthmatiques, en particulier chez les enfants, réduisait le risque d’hospitalisation et de complications.