Influences
Mal traitée, une lésion musculaire peut ruiner l’avenir professionnel d’un sportif
Il faut faire un bilan clinique complété par une imagerie performante
La concertation entre l’encadrement médical et technique et le malade est nécessaire.
Les lésions musculaires sont fréquentes chez le sportif. Si, dans la plupart des cas, ces lésions ont une fausse réputation de banalité, indique le professeur Salah Berrada, lors du XIe congrès francophone d’orthopédie, qui se tient à Marrakech du 22 au 26 avril, elles peuvent compromettre l’avenir professionnel du sportif en cas de diagnostic erroné ou de traitement inadapté.
En fait, ajoute-t-il, le médecin généraliste est souvent le premier à intervenir et il doit répondre à deux questions essentielles : la blessure est-elle grave au point d’ imposer l’arrêt immédiat de l’activité sportive ? quelle est la durée d’indisponibilité du sportif ?
Par ailleurs, devant une lésion musculaire, il faut faire des recherches dans deux directions. D’une part, évaluer les facteurs favorisants et donc savoir si la survenue des lésions est due à des erreurs techniques ou si elle est en rapport avec des déséquilibres hygiéno-diététiques chez le sportif. D’autre part, poursuit le Pr Berrada, il faut faire un bilan clinique complété par une imagerie performante pour pouvoir déterminer le type de lésion musculaire dont il s’agit et proposer en conséquence le traitement adapté.
De ce fait, les indications thérapeutiques et le repos sont prescrits en fonction de la gravité des lésions.
Il est impératif d’instaurer le traitement préventif pour éviter toute récidive ou aggravation d’une lésion musculaire pouvant imposer l’arrêt définitif de l’activité sportive. Pour le Pr. Berrada, une concertation entre l’encadrement médical, l’encadrement technique et le sportif lui-même sont indispensables pour la prévention et le traitement des lésions musculaires.
La fréquence de ces lésions ne peut que diminuer si une politique sportive est conduite dans ce sens. Par ailleurs, les séquelles ne doivent plus exister si la lésion est correctement traitée.
De son côté, le Pr Saïd Wahbi, président du XIe congrès francophone d’orthopédie, indique que la chirurgie arthroscopique (sans avoir à ouvrir chirurgicalement l’articulation), permet, grâce à des mini-caméras et des mini-instruments, de réparer une déchirure du ménisque chez le sportif et plus particulièrement chez le footballeur.
Ainsi, pour un footballeur professionnel victime d’une déchirure du ménisque, avec la chirurgie classique, c’est une saison de perdue, tandis qu’avec la chirurgie arthroscopique, le sportif professionnel peut reprendre ses entraînements au bout d’un mois à un mois et demi. Par ailleurs, indique-t-il, outre les lésions méniscales, la chirurgie arthroscopique voit ses indications s’élargir pour englober la réparation d’un genou instable à cause de lésions ligamentaires.
