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Les gestes qui sauvent en cas d’inhalation d’un corps étranger

Le passage d’un corps étranger dans les voies respiratoires par inhalation est fréquent chez les enfants à¢gés d’un à  trois ans Elle peut être responsable de séquelles respiratoires graves, sinon mortelle.

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Selon une étude récente réalisée par le Dr Ahmed Abid, pédiatre à Casablanca, et le Pr Abdelhadi Zineddine, du service des urgences pédiatriques de l’hôpital des enfants de Casablanca, l’inhalation accidentelle et le passage d’un corps étranger solide (cacahuète, bille…), dans les voies respiratoires inférieures constitue l’un des accidents domestiques les plus fréquents chez l’enfant, surtout dans la tranche d’âge de 1 à 3 ans. Cet accident peut, en cas de diagnostic tardif, entraîner de graves complications respiratoires voire engager le pronostic vital.

L’inhalation d’un corps étranger à travers la filière laryngo-trachéale entraîne en effet une symptomatologie (ou syndrome de pénétration, essentiel à reconnaître pour un diagnostic précoce) respiratoire brutale et bruyante, associant suffocation et cyanose suivies de quintes expulsives, de dyspnée et de sifflements.

La constatation de ces signes par le médecin doit conduire dans les plus brefs délais au geste indispensable, à la fois diagnostic et thérapeutique : l’endoscopie endobronchique, qui consiste à introduire par la bouche du patient un tube souple qui va explorer ses voies respiratoires.

Malgré la fréquence de cette pathologie, les docteurs Abid et Zineddine constatent qu’elle reste souvent méconnue et sous-diagnostiquée, alors que, dans de nombreux cas, elle débouche sur des complications respiratoires.

Pour les deux pédiatres, le corps médical doit être informé de la gravité de cette pathologie et de l’absolue nécessité d’un diagnostic et d’une prise en charge rapides, en vue d’améliorer le pronostic et de réduire le taux des séquelles. Ils préconisent aussi d’expliquer les dangers de la pathologie aux parents, afin qu’ils puissent contribuer à réduire l’ampleur du fléau. Pour cela, il faut les sensibiliser par médias interposés.

Surtout, il faut faire connaître au grand public deux manœuvres efficaces d’expulsion des corps étrangers. La première, dite manœuvre de Heimlich, consiste à créer une hyperpression dans le thorax et donc dans les poumons, l’air ayant alors tendance à «tenter une sortie» vers la seule voie possible : la trachée, entraînant le déblocage et l’expulsion du corps étranger vers la cavité buccale.

Le sauveteur est placé (schéma 1) derrière le patient, qu’il enlace. Il place son poing droit chez un droitier (gauche chez un gaucher) dans le creux de l’estomac du patient (sous le triangle formé par les côtes). Il place l’autre main sur la première et exerce 5 à 6 compressions brutales en tirant en arrière et vers le haut. Quant à la deuxième manœuvre, dite de Mofenson (schéma 2), elle est utilisée chez les nourrissons, car, à cet âge, la technique de Heimlich peut entraîner de graves complications (fractures costales, rupture de la rate…).

Dans ce cas, l’enfant est placé à plat ventre, à califourchon sur l’avant-bras du sauveteur assis, dont la main lui soutient la tête et le corps vers le bas. Le sauveteur lui donne alors 5 grandes claques du plat de la main, dans le dos, entre les omoplates. Notons que la rapidité d’exécution de ces deux manœuvres conditionne leur succès et le sauvetage d’une vie.