Influences
L’éducation nouvelle génération arrive
Apprentissage croisé, laboratoires à distance, fablab, learning lab, design thinking, les nouvelles méthodes éducatives se déploient à grands pas. Pour une adoption optimale, un véritable changement des représentations des pratiques pédagogiques chez l’ensemble des acteurs du processus éducatif s’impose.

L’enseignement classique di-rigé enseignant-apprenant est révolu. La grande mue opérée par les opérateurs du secteur de l’enseignement au Maroc après la pandémie a débouché sur une kyrielle de nouveaux procédés et méthodes éducatives innovantes, laissant désormais place à une éducation nouvelle génération rendue possible en grande partie grâce au digital. A ce titre, un des grands enjeux, donc, est celui d’amener les étudiants à s’approprier les NTIC comme outil d’apprentissage en articulant les pratiques des enseignants avec les espaces et outils technologiques les plus porteurs de sens pour eux. D’après les experts, ceci passe par un véritable changement des représentations des pratiques pédagogiques chez l’ensemble des acteurs du processus éducatif.
Parmi les méthodes auxquelles recourent de plus en plus les écoles et universités figure celle de l’apprentissage croisé qui connecte l’apprentissage informel à l’enseignement formel. La démarche innovante crée une liaison entre les connaissances « formelles», apprises aux bancs de l’université, et les apprentissages informels de la vie de tous les jours, acquis lors d’activités personnelles, culturelles et de loisirs. C’est-à-dire des connaissances acquises de façon plus personnelle.
Autre méthode innovante de plus en plus pratiquée est la réalité virtuelle. En effet, plusieurs universités et instituts spécialisés mettent à la disposition des étudiants une solution basée sur les environnements d’étude virtuels, pour leur permettre d’acquérir des aptitudes pratiques suite à la théorie acquise dans l’environnement classique d’enseignement.
Pratiques à distance
De plus, ils offrent aux étudiants éloignés la possibilité d’effectuer des travaux pratiques à distance. L’utilisation de pratiques scientifiques authentiques, comme le contrôle d’expériences de laboratoire à distance ou de télescopes, renforce les compétences en recherche scientifique, améliore la compréhension des concepts et la motivation.
Dans le même sens, les fablabs ou ateliers ouverts et collaboratifs se banalisent de plus en plus au Maroc. Plusieurs écoles et univeristés en ont les leurs. Ces ateliers permettent de stimuler la créativité en mettant à disposition des élèves et des étudiants un ensemble d’outils et de matériel pour créer et fabriquer des objets et mettre en œuvre de projets de fabrication participatifs.
Un grand avantage consiste dans le fait que l’accès se fait dans le cadre des cours, mais aussi librement pour pouvoir mener des projets personnels.
Idem pour les learning Lab ou les salles de classe 3.0 qui font aujourd’hui leur apparition dans les établissements d’enseignement au Maroc. Ces nouveaux espaces d’apprentissage, plus ouverts et plus modulables, favorisent la mise en place de nouvelles méthodes d’apprentissage via des pédagogies alternatives fondées sur l’interactivité et la créativité. En concret, les salles sont équipées de tables et de chaises facilement déplaçables, que l’on peut agencer pour mener des travaux en groupe et s’organiser en cercle pour lancer des discussions collectives. Certains établissements s’équipent de murs écritoires pour des séances de brainstorming et mettent à disposition de leurs étudiants des post-it électrostatiques, des tablettes et autres écrans tactiles connectés pour susciter des échanges entre étudiants et enseignants. Aussi, le design thiking, bien qu’il soit encore en balbutiement est en train de faire son entrée dans l’université marocaine «à petites doses».
Cette méthode basée sur une approche pluridisciplinaire, consiste à apporter une réponse techniquement réalisable et économiquement viable aux attentes des utilisateurs. Les étudiants travaillent en équipes mixtes sur des projets et ne se contentent pas de les conceptualiser mais surtout les concrétiser.
Cette mini-révolution en cours dans les méthodes éducatives fait en sorte que plusieurs enjeux s’imposent, notamment la capacité des écoles et universités marocaines à réinventer leurs formations et leurs méthodes, la redéfinition des priorités dans l’espace éducatif, les moyens logistiques et techniques, l’autonomie des apprentis, les profils et formations du corps enseignant, etc.
«Serious game», le jeu pour transférer le savoir
La technique innovante de « serious games » s’étend de plus en plus à l’écosystème de l’enseignement. Il existe même des développeurs spécialisés dans ce type de contenu et solutions au Maroc. «Serious game» est un jeu qui a un but principal autre que le divertissement. Il s’agit d’un mélange entre un contenu sérieux et un scénario vidéo-ludique. La technique combine une intention sérieuse, de type pédagogique, informative ou d’entraînement avec des ressorts ludiques issus du jeu. Il a donc pour objectif de rendre attrayant le contenu sérieux qui doit être transmis, par une forme, une interaction, des règles et éventuellement des objectifs à atteindre.
La valeur ajoutée du serious game est sa capacité à faire apprendre par la pratique.
Selon des études, un apprenant retient 6 fois mieux ce qu’il fait que ce qu’il lit ou entend.
