Influences
Le Raja ouvre la voie en 2000 et vole la vedette en 2013
La première participation d’un club marocain à cette compétition allait être remarquable avec un match mythique opposant les Verts à ceux qui vont devenir les galactiques de Madrid.
L’histoire des équipes marocaines avec le Mondial des clubs commence avec le Raja de Casablanca au Brésil en 2000. Il faut dire que la chance n’était pas du côté des Verts depuis le début de ce tournoi, puisqu’il est tombé dans le même groupe que le représentant de l’Europe Real Madrid, les Brésiliens de Corinthians champions d’Amérique latine et le club saoudien d’Al Nassr, champion d’Asie.
Le représentant du Maroc et de l’Afrique a connu plusieurs complications bien avant cette participation, notamment l’impossibilité de voyager pour son entraîneur Oscar Fulloné.
Les Verts vont entamer la compétition sans le moindre complexe contre tous leurs adversaires. Mais c’est la rencontre face au Real Madrid avec sa kyrielle de stars (Roberto Carlos, Raul Gonzalez, Mc Manaman, Nicolas Anelka, Christian Karembeu, Fernando Hero…) qui fera date. Les Espagnols ont eu du mal à suivre le rythme imposé par les voltiges joueurs rajaouis à l’image de Mustapha Moustawdaa, qui faisait ce qu’il voulait dans la défense du Real. «Nous étions bien conscients de la force de l’adversaire avec ses stars. Mais il faut reconnaître que nous aussi on ne déméritait pas côté poids footballistique», nous confie le joueur. «Nous avons joué à notre guise sans aucune pression, appliquant à la lettre les consignes du coach qui nous donné carte blanche pour se battre à fond», se souvient Mustapha Moustawdaa à propos de ce match d’anthologie. Le club bidaoui comptait à l’époque d’illustres éléments pour ne citer que le gardien Mustapha Chadli, le maestro Omar Nejjari, le roc Talal Karkouri ainsi que le grand technicien Reda Riyahi, sans oublier les jeunes Hamid Nater et Zakaria Aboub. Ce dernier se souvient encore de cette rencontre, une des plus marquantes de sa carrière. «L’équipe tout entière a fait un grand exploit contre des clubs de renommée planétaire, il nous manquait juste ce brin d’expérience pour ce niveau de la compétition», nous explique Zakaria Abboub.
Car malgré tout, le Raja va s’incliner par trois buts à deux, sachant que c’est lui qui ouvrit le score par Youssef Achami, mais il aura donné une leçon inoubliable au grand Real. En fin de compte le club marocain est sorti la tête haute malgré une deuxième défaite (2-0) devant Corinthians et une troisième face à Al Nassr saoudien conduit alors par un joueur marocain, en l’occurrence Ahmed Bahja.
2013 : Les coéquipiers de Mohcine Metouali éliminent Ronaldinho
Pour sa deuxième participation au Mondialito, le club casablancais marque l’histoire en devenant la première équipe africaine à disputer une finale. Une édition qui sera surtout marquée par une sorte de slogan qui va faire le tour du Maroc : Allo…allo… Wa lwalida… Sefti l3aqa… Raja baqa. C’est en fait le refrain créé pour la circonstance par les supporters du Raja et qui va être relayé par les médias internationaux dans toutes les langues. Littéralement, cela signifie que les jeunes supporters sont à cours d’argent parce qu’ils n’imaginaient pas que leur club puisse aller loin et donc ils demandent à leurs mères de leur transférer de l’argent pour pouvoir continuer à vivre une belle épopée qui avait mis le Maroc en liesse.
Pourtant, pour leur deuxième participation au Mondial des clubs, les Aigles Verts semblaient plus ou moins fébriles. Mohamed Fakhir, champion en titre du Maroc avec le Raja, est démis de ses fonctions à quelques jours seulement du coup d’envoi de la compétition. C’est le technicien tunisien, Faouzi Benzarti, peu connu par le public, qui va être appelé à la rescousse.
Le représentant du Maroc va pourtant entamer la compétition par une victoire (2-1) contre Auckland City. Ce succès va renforcer la confiance des joueurs et les pousser à un maximum de concentration pour les matchs à venir, décidés à aller bien loin dans cette compétition. Et ce qui devait arriver arriva. Deuxième match, deuxième victoire pour les Verts sur le même score (2-1) pour se retrouver en demi-finale face à l’Atlético Mineiro conduite par une légende du football : Ronaldinho.
Une demi-finale mémorable qui a eu lieu dans le Grand Stade de Marrakech plein à craquer, offrant une sublime image des supporters des Verts qui n’en revenaient pas de voir leur club battre par 3-1 le champion d’Amérique latine avec sa star adulée.
Dix ans après, le buteur attitré du Raja à l’époque, Mohcine Iajour, en parle avec frissons : «Ce sont des matchs inoubliables, et je ne peux qu’être fier d’avoir fait partie de ces gladiateurs qui ont hissé haut le drapeau national. Nous avions tout donné pour faire le bonheur du public rajaoui et de tous les Marocains qui étaient derrière nous durant cet événement. Ce serait exagéré que de dire que nous avions planifié d’atteindre ce stade de la compétition… Mais au fil des rencontres, nous avions réalisé qu’on pouvait créer la surprise, surtout après cette harmonie entre l’ensemble des joueurs et ce soutien énorme dont nous bénéficiions où que nous allions, à Marrakech comme à Agadir, ce qui a boosté notre volonté, surtout avec la présence de SM le Roi lors de la finale.»
Le Raja jouera ainsi la finale du Mondial des clubs, devenant le premier club arabe à atteindre ce stade de la compétition. Cette affiche contre le grand Bayern München a d’ailleurs connu la présence du Roi Mohammed VI qui a par la suite réservé une audience royale aux joueurs et au staff du Raja qui ont été décorés. C’est que malgré leur défaite face au champion d’Europe (0-2), les Aigles verts ont réalisé une bonne prestation. Et c’est tout le Maroc qui a démontré sa capacité d’organiser des événements de grande envergure.
Mustapha Moustawdaa
joueur RAJA 2000
«Nous étions bien conscients de la force de l’adversaire avec ses stars. Mais il faut reconnaître que nous aussi on ne déméritait pas côté poids footballistique. Nous avons joué à notre guise sans aucune pression, appliquant à la lettre les consignes du coach qui nous donné carte blanche pour se battre à fond».
Mohcine Iajour
joueur RAJA 2013
«Ce serait exagéré que de dire que nous avions planifié d’atteindre la finale… Mais au fil des rencontres, nous avions réalisé qu’on pouvait créer la surprise, surtout avec cette extrême harmonie entre l’ensemble des joueurs et ce soutien énorme dont nous bénéficiions où que nous allions, ce qui a boosté notre volonté, surtout avec la présence de SM le Roi lors de la finale.»