Influences
L’anémie par carence en fer, un problème de santé publique au Maroc
48% des femmes enceintes, 31% des femmes en âge de procréer, 35% des enfants et 10% des hommes en souffrent
Le lymphome non hodgkinien, une forme de cancer du sang, guérit complètement s’il est pris en charge tôt.

Les maladies hématologiques peuvent être bénignes ou malignes. Les premières, les plus fréquentes, sont dominées par les anémies, essentiellement carentielles, par manque en fer. Cette pathologie constitue un véritable problème de santé publique dans notre pays, indique le professeur Asma Quessar, présidente du Ve Congrès maghrébin d’hématologie, qui se tient à Marrakech les 17, 18 et 19 avril. Au Maroc, une enquête menée par le ministère de la santé a montré que l’anémie par carence en fer concernait 48% des femmes enceintes, 31% des femmes en âge de procréer, 35% des enfants âgés de 6 mois à 5 ans et 10% des hommes.
A côté de l’anémie, il y a les maladies sanguines héréditaires, dominées par la thalassémie, la drépanocytose et l’hémophilie (voir article ci-dessous), dont souffrent plusieurs milliers de Marocains. Ces trois pathologies sont très mal connues, les autorités de tutelle leur accordent peu d’intérêt, leur prise en charge est très coûteuse (plusieurs millions de centimes par an), et, sans le concours de quelques associations, la majorité des malades n’auraient d’autre perspective que la mort à plus ou moins long terme.
Les maladies malignes du sang sont dominées par les lymphomes et les leucémies.
Pour le Pr. Quessar, cette Ve édition maghrébine de formation médicale continue en hématologie accueillera 400 participants dont 90 Algériens, 60 Tunisiens, 15 Libyens et une dizaine de conférenciers de France et de Belgique.
Les thèmes abordés ont trait à la célébration de la journée mondiale de l’hémophilie (17 avril) et cela par l’organisation d’une table ronde sur la prise en charge de l’arthrose chez l’hémophile. L’atteinte articulaire de l’hémophile est une complication qui peut être prévenue si le patient est correctement pris en charge, précise le Pr. Quessar. Il y a également un symposium sur le purpura thrombopénique idiopathique, affection hémorragique acquise en rapport avec la diminution des plaquettes du sang.
Les infections dites neutropéniques, souvent graves, secondaires, chez un cancéreux, à un traitement chimiothérapique, radiothérapique ou après une greffe de cellules souches hématopoïétiques, seront également débattues lors de ce congrès.
Une session est dédiée aux infirmiers en oncologie hématologique, le rôle de ces derniers étant essentielle dans le traitement de la maladie cancéreuse.
Enfin, il y aura un atelier anatomo-clinique sur les lymphomes indolents. Ces derniers nécessitent une prise en charge multidisciplinaire, basée sur une confrontation des données du laboratoire et celles de la clinique.
Quant aux lymphomes non hodgkiniens, le diagnostic est de plus en plus précis avec une meilleure individualisation des différentes entités, grâce à l’apport de la biologie moléculaire. Il est capital de faire un bon diagnostic car un lymphome qui n’est pas traité correctement au départ ne sera jamais guéri. Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques tel le PET-SCAN, on dispose de nouveaux outils radiologiques assurant une parfaite adaptation du traitement, qui bénéficie de l’apport d’une nouvelle famille médicamenteuse, les anticorps monoclonaux.
