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L’ampleur des violences sexuelles au Maroc

Une femme sur 10 a subi une agression sexuelle au cours de sa vie, selon des statistiques internationales.

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Pour tenter de lever le voile sur cette forme de violence dont sont victimes des millions de femmes dans le monde, l’Association marocaine de sexologie (AMS) a fait de la violence sexuelle une de ses principales thématiques, lors du XIVe Congrès marocain de sexologie, qui se déroulera à El Jadida du 1er au 3 octobre prochain. Les intervenants sont tous des experts dans le domaine de la sexologie, enseignants et praticiens marocains et français. Plusieurs débats sont prévus à ce congrès co-organisé par l’AMS et l’Association marocaine universitaire de santé sexuelle: la violence sexuelle sur les enfants et le viol conjugal, le couple et les troubles sexuels masculins, notamment les conduites à tenir et la prise en charge en cas de  troubles de l’érection ou d’éjaculation rapide, l’évolution des attitudes sexuelles masculines et féminines au Maroc et en France ainsi que la présentation des résultats d’une étude sur les troubles sexuels masculin au Maroc. «Qu’il s’agisse de viol, d’inceste, de pédophilie ou de harcèlement sexuel, les violences sexuelles sont trop souvent passées sous silence. On ne connaît pas réellement leur ampleur au Maroc», dénonce le Dr Abderrazak Moussaid, président de l’AMS. Par ailleurs, le harcèlement sexuel, qui implique des pressions exercées par une personne abusant de son autorité, dans le but d’obtenir des faveurs sexuelles, est presque absent des rencontres scientifiques. En cas de prostitution, d’abus sexuels, de viols, de violences conjugales ou d’agressions sexuelles, des lois existent pour que ces crimes ne restent pas impunis, mais il est regrettable qu’au cours du XIVe Congrès de sexologie, la parole ne sera pas donnée à un juriste pour exposer les différentes lois au Maroc qui punissent les auteurs des crimes sexuels. Cela, partant du principe que selon des statistiques internationales, on estime qu’une femme sur dix a subi une agression sexuelle au cours de sa vie et que, sur les 230 000 viols ou tentatives de viols recensés chaque année en France, 90% des victimes ne portent pas plainte selon des chiffres récents de l’Observatoire national de la délinquance. Parmi ces violences sexuelles, il est possible de distinguer le viol, qui est un acte sexuel incluant une pénétration vaginale, anale ou orale, imposé par la contrainte physique ou psychologique. Les agressions sexuelles autres que le viol sont les attouchements illicites ou impudiques exercés avec ou sans violence sur une personne non consentante ou ne pouvant y consentir en public ou non et susceptibles d’offenser la pudeur de cette personne. Il peut s’agir également d’inceste ou de relation sexuelle entre les membres d’une même famille. Cela pourrait être question d’une relation entre un adulte majeur et un mineur de moins 15 ans ou entre une personne (majeure ou non) et un mineur sur lequel elle possède une autorité. Enfin, il y a le harcèlement sexuel qui repose sur la soumission dans le cadre de rapports hiérarchiques et/ou de dépendance. Ce XIVe congrès marocain de sexologie sera marqué par la tenue de la première journée franco-marocaine de rééducation périnéale, proposant des alternatives thérapeutiques pour les femmes qui souffrent de déchirures accidentelles ou volontaires de leurs organes sexuels externes.