Influences
La somnolence, facteur de risque dans les accidents de la voie publique
Les troubles du sommeil entraînent une somnolence diurne avec un ralentissement du temps de réaction, une modification du champ visuel et des erreurs de jugement, alerte le Dr Chakib Laraqui, pneumologue-somnologue et président de la Société marocaine de recherche et de médecine du sommeil créée dernièrement. Et d’ajouter que des études scientifiques récentes montrent qu’entre 20 et 30% des accidents de la voie publique (AVP) sont dus à une baisse de la vigilance liée à l’endormissement au volant.
Parmi les grandes causes de la somnolence diurne figure le syndrome d’apnées du sommeil, qui se caractérise par des ronflements et des épisodes répétés d’arrêts respiratoires nocturnes. Pour ce spécialiste, il est urgent de reconnaître la somnolence comme facteur de risque des AVP, qu’il faut combattre. Il milite par ailleurs pour que les problèmes d’apnées du sommeil, sources potentielles et fréquentes de somnolence et de troubles de la vigilance au volant, soient inclus dans la liste des maladies dont le traitement conditionne l’obtention ou le maintien du permis de conduire.
Les apnées du sommeil à l’origine de maladies graves voire de mort subite
Médicalement, pour le Dr Laraqui, si une personne ronfle la nuit et somnole le jour, il faut penser au syndrome d’apnées du sommeil (SAS). Cette maladie fréquente (4 à 8% de la population), mais souvent méconnue, peut avoir des conséquences graves sur la santé, notamment des troubles du rythme cardiaque, hypertension artérielle, insuffisance coronaire, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, maladie métabolique (obésité, diabète), maux de tête, troubles de la mémoire et de l’humeur, troubles sexuels, voire mort subite. Et les AVP sont aussi un risque de cette maladie.
Il faut souligner que les grands ronfleurs accumulent généralement une dette de sommeil et, à force de dormir mal, sont sujets à une somnolence diurne. Derrière un volant, ils deviennent un danger public.
Le ronflement, c’est un fait avéré, est souvent en rapport avec des problèmes respiratoires durant le sommeil, et il faut d’abord soigner ces problèmes de respiration pour soulager le malade pendant le sommeil.
Le sommeil du ronfleur devient de moins en moins réparateur avec des apnées du sommeil et une somnolence diurne perturbant la vie socioprofessionnelle de l’individu. Une apnée du sommeil signifie que l’on s’arrête de respirer au cours de son sommeil pendant plus de dix secondes. Le syndrome d’apnée du sommeil est diagnostiqué par des épisodes répétés d’arrêts respiratoires interrompant les ronflements et inquiétant le conjoint, qui pense que le ronfleur est en train d’étouffer ou de s’asphyxier. Le traitement de cette maladie passe par une prise en charge spécialisée nécessitant une polygraphie ou une polysomnographie. Parfois on a même recours au traitement chirurgical ou au laser en cas d’obstacle mécanique (grosse luette, grosses amygdales, déviation de la cloison nasale)