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La lutte contre la cécité cornéenne passe par la greffe de cornée

Six principaux leviers du développement de la greffe de cornée au Maroc : médico-technique, législatif, religieux, éthique, sociétal et informatif.

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Les ophtalmologues marocains, particulièrement ceux qui se sont spécialisés dans l’implantologie, tirent la sonnette d’alarme quant à la lutte contre la cécité cornéenne, dont la seule possibilité thérapeutique est la greffe de cornée. Le bilan est alarmant. Des milliers de patients, particulièrement des jeunes dans la force de l’âge, victimes d’infections ou de traumatismes de la cornée, sont aveugles, faute de greffons. Les textes de loi dans ce domaine restent inadaptés, car ils donnent uniquement au secteur public le droit de réaliser les greffes. Cette aberration qui handicape le développement de cette technique thérapeutique, maitrisée par plusieurs équipes marocaines, réside dans l’interdiction pour le secteur libéral de pratiquer la greffe de cornée. Autre insuffisance: l’absence de toute politique de promotion du don d’organes, particulièrement la possibilité de prélever la cornée chez des victimes des accidents de la voie publique, en mort cérébrale. S’ajoute à cela la nécessité d’une mise à niveau des structures hospitalières, afin qu’elles puissent répondre aux centaines, voire aux milliers de demandes. Sans oublier l’inexistence d’une banque des yeux, dédiée au prélèvement, la conservation et l’approvisionnement des équipes médicales spécialisées.
Pour baliser davantage le terrain aux pouvoirs publics au Maroc, la Société marocaine d’implantologie et de chirurgie réfractive, qui tiendra son congrès  les 19, 20 et 21 mars prochain, autour du thème de la lutte contre la cécité cornéenne au Maroc, a réuni plusieurs experts, lundi 16 février, au siège de l’ordre national des médecins. L’objectif est de mettre en place une plateforme de travail consacrée exclusivement à la greffe de cornée. Les grands axes développés ont porté sur le rôle du ministère de la santé dans la lutte contre la cécité cornéenne à l’horizon 2010 (Mme Meshak et Dr Jaouad Hammou), les aspects médico-techniques liés à la greffe de la cornée au Maroc (Pr Mouhcine El Bakkali) ainsi que les principaux leviers de développement de cette greffe. Notamment l’aspect législatif décortiqué par le Pr Rajaa Ennaji (spécialiste en droit), le volet éthique, sociétal et informatif disséqué par le Pr Abderrahim Harrouchi (ancien doyen et ministre de la santé, très actif dans le tissu associatif),  l’angle religieux et culturel est mis entre les mains expertes du Pr Ahmed Abbadi(président de la Rabita des oulémas). Et en terme de benchmarking médical, un panorama sur les expériences étrangères est projeté par le Dr Mylène Benhamida de Tunisie.  Il faut rappeler que des milliers de jeunes marocains sont en situation de handicap visuel, faute de cornée et 70% d’entre eux ont entre 30 et 40 ans. Aujourd’hui, au Maroc, on se contente d’importer des greffons, dont le coût avoisine les 1000 dollars l’unité et seules en bénéficient une centaine de personnes par an, uniquement à l’hôpital Cheikh Zayd de Rabat.  A titre de comparaison, en France on réalise 3 000 greffes par an et 1 000 en Tunisie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes !
Pour tous les professionnels de la santé, pouvant apporter une pierre à la construction de l’édifice de la greffe de cornée au Maroc, prendre contact avec [email protected] et [email protected]