Influences
La chronologie mouvementée du Mondial des clubs
C’est une compétition annuelle de football qui date en principe de 1960, mais qui va connaître des changements, des hauts et des bas avant d’endosser la formule actuelle à partir de 2005.

Les rencontres entre clubs des deux continents dominant la Coupe du monde des sélections nationales, à savoir l’Europe et l’Amérique latine, commencèrent à se structurer à partir de 1951. Car les deux footballs ne pouvaient se mesurer que lors du Mondial, à part des rencontres occasionnelles amicales. Le début a eu lieu au Brésil, avec le lancement de la Copa Rio. L’année suivante, ce sera au Venezuela avec la Pequena Copa del Mundo de Clubes. En Europe, la France prendra le relais avec le Tournoi de Paris disputé tous les ans de 1957 à 1966. Aucun rapport avec la Coupe du monde des clubs que l’on connaît aujourd’hui. En revanche, c’est ce qui va poser les jalons de cet affrontement entre Sud-Américains et Européens, considérés à l’époque comme l’élite mondiale du ballon rond.
Il restait donc à trouver des critères de désignation des clubs représentant chacun son continent. Les meilleures équipes de part et d’autre de l’océan. Toutes les conditions sont ainsi réunies pour une confrontation entre le champion d’Europe et son congénère d’Amérique du Sud. Cela sachant que le Vieux continent a pris les devants en créant la Coupe des clubs champions européens (qui deviendra Champions League plus tard) en 1955, le pendant sud-américain, la Copa Libertadores n’est conçue que cinq ans plus tard. C’est ainsi qu’en 1960 aura lieu la première compétition de clubs à une échelle transcontinentale, née de la volonté d’Henry Delaunay, secrétaire de l’UEFA et déjà l’un des artisans de la Coupe du monde. Constituée de deux matchs se déroulant dans les enceintes respectives, la Coupe intercontinentale est départagée, en cas d’égalité, par un dernier match décisif sur terrain neutre. Au fil des années, plusieurs champions européens refusèrent d’y participer et laissèrent la place au finaliste de la Coupe des clubs champions européens. Ce refus était survenu après que certaines rencontres se furent terminées par des échauffourées.
La réitération version Toyota Cup
En 1975 et 1978, la Coupe intercontinentale ne fut même pas disputée. Elle touche le fond en 1979, quand à peine 5.000 supporteurs suédois furent présents dans les travées du Malmö Stadion lors du match aller entre l’Olympia et Malmö. Les Européens vont complètement se désintéresser de cette double confrontation qui va progressivement perdre de son intérêt sportif et par conséquent économique. Très vite, l’attrait autour de l’événement grandit mais malheureusement l’enjeu va prendre l’ascendant sur le jeu. Cependant, il convient de rappeler qu’en 1960, le grand Real Madrid de Di Stefano et Puskas remporte la toute première Coupe intercontinentale face à Peñarol.
La compétition se fait donc de plus en plus oublier et deviendra presque anonyme. C’est là que l’UEFA et la CONMEBOL vont intervenir en recourant aux services d’une entreprise de marketing britannique afin de trouver une solution viable. La réponse favorable viendra de chez Toyota, alors en pleine campagne de sponsorisation de compétitions sportives, qui devient le partenaire privilégié de la Coupe intercontinentale, renommée Toyota Cup à partir de 1980. La marque japonaise va tout de même imposer certaines règles : les clubs européens sont obligés de participer à cette Coupe, sous peine de procès intentés à la fois par la Fédération européenne et par le constructeur automobile. La compétition se déroule lors d’un seul match organisé au Japon. Le grand élan pris par la prestigieuse Ligue des champions d’Europe va pousser l’UEFA à réaliser la nécessité d’un nouveau spectacle. L’idée d’un tournoi dans lequel tous les continents du globe seraient présents va ainsi prendre forme. Après un ballon d’essai en 2000 au Brésil (la première édition se tint du 5 au 14 janvier), l’édition 2001 est annulée, suite au faux bond du partenaire majeur. En fait, la Coupe du monde des clubs ne va être définitivement lancée qu’en 2005. Certes, Sao Paulo et Internacional remportent les deux premières éditions, mais les clubs du Vieux continent vont carrément dominer par la suite. Depuis 2007 (11 éditions), l’Europe n’a perdu qu’une finale (Chelsea en 2012 contre les Corinthians). Les deux continents ne sont désormais plus à un simple écart…
