Influences
« Gilets jaunes » : le gouvernement français lâche du lest
Le Premier ministre Édouard Philippe annonce la suspension de trois mesures fiscales, dont la hausse des carburants. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, auditionné par la commission des Lois du Sénat a promis « des forces supplémentaires » mobilisées en France samedi prochain.

Le gouvernement français a annoncé, mardi 4 décembre 2018, la suspension, pour six mois, de la hausse des taxes sur les carburants et les tarifs de l’électricité et du gaz, à l’origine des protestations depuis trois semaines du mouvement des Gilets jaunes.
Dans un discours diffusé en direct depuis Matignon, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé la suspension de l’augmentation des tarifs de l’électricité et du gaz, la suspension durant six mois de la hausse de la taxe carbone, la convergence de la fiscalité du diesel et l’alignement de la fiscalité du gazole pour les professionnels.
« Trois mesures fiscales devaient entrer en vigueur le 1er janvier prochain : la hausse de la taxe carbone sur l’essence, le fioul et le diesel ; la convergence de la taxation du gasoil sur l’essence, et l’alignement de la fiscalité du gasoil pour les professionnels avec celle appliquée au particulier. Je suspend pour six mois l’application de ces mesures fiscales », a indiqué le Premier ministre français.
« L’Etat est le garant de la paix publique. Mais aucune taxe ne mérite de mettre en danger l’unité de la Nation », a souligné Edouard Philippe qui a affirmé entendre et comprendre la colère des Français.
Dans une réaction à chaud, l’opposition a qualifié d’insuffisantes les mesures annoncées par le gouvernement qui ne visent qu’à calmer la colère des Français mais n’apportent pas de réponses définitives aux revendications. Les Français attendent des mesures concrètes pour améliorer le pouvoir d’achat.
Christophe Castaner a, lui, promis en cas de nouvelles manifestations samedi des « gilets jaunes », des forces de l’ordre en nombre supérieur à celles mobilisées en France le 1er décembre pour la troisième journée de manifestations marquée par de graves violences à Paris notamment.
« Nous allons mobiliser en France, des forces en nombre supplémentaire aux 65.000 qui ont été mobilisées » le 1er décembre, a affirmé le ministre de l’Intérieur, auditionné par la commission des Lois du Sénat.
Lancé au départ pour protester contre la hausse des prix des carburants, le mouvement des Gilets jaunes, une initiative née sur les réseaux sociaux qui refuse toute récupération politique, s’est ensuite élargi à la critique de la politique fiscale et sociale du gouvernement.
(Avec MAP et AFP)
