Forêts : Les enjeux d’une gestion durable en débat à Agadir

La capitale du Souss est la capitale mondiale cette semaine de la forêt. Et ce, à l’occasion du Forum des Nations Unies sur les Forêts qui se tient du 16 au 18 juin 2025 à Agadir, avec la participation d’acteurs et d’experts en provenance de plus de 50 pays. En sa qualité d’institution nationale focale du FNUF, l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) organise cette rencontre en partenariat avec le Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les Forêts, l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

Le choix d’Agadir pour abriter cette rencontre d’envergure n’est pas fortuit. La région se distingue par plusieurs écosystèmes endémiques en la matière, qui jouent un important rôle social. Parmi les espèces végétales endémiques de la zone, on trouve l’arganier et plusieurs espèces d’euphorbes. Pour rappel, les forêts de la région de Souss-Massa s’étendent sur 1.164.360 hectares, ce qui représente 13% de la superficie forestière nationale. La forêt couvre environ 22% du territoire régional, dont 47% se trouve dans la province de Taroudant et 37% dans la province de Tata. C’est pour dire que, la région est vivement concernée par les discussions et partages d’expériences qui animeront cette rencontre d’envergure.

Dans son allocution d’ouverture de ce forum, Saaïd Amzazi, wali du Souss Massa, a saisi l’occasion pour insister sur la nécessité de concilier la protection de la forêt avec les besoins des populations locales. La gestion communautaire des forêts comme levier pour impliquer les populations locales est justement au cœur des débats de cette rencontre. Au programme également de ce meeting, l’innovation technologique pour assurer l’exploitation rationnelle du patrimoine forestier et le financement durable. Concernant ce dernier volet, le DG de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts et représentant du continent africain au Forum des Nations Unies sur les Forêts, Abderrahim Houmy, a mis en exergue dans son intervention l’intérêt de mobiliser des financements innovants tels que des fonds climatiques, des partenariats public-privé, des paiements pour services écosystémiques ou encore des incitations fiscales.

En attendant, soulignons que le Maroc a érigé, de longue date, les enjeux liés aux forêts en priorité stratégique nationale, dans le souci de concilier la préservation des ressources naturelles avec le développement socio-économique des territoires. Dans ce contexte, Abderrahim Houmy a rappelé les axes majeurs de la stratégie nationale « Forêts du Maroc 2020–2030 ». L’instauration d’un modèle participatif de gestion, impliquant activement les populations locales ; le développement des forêts selon leur vocation écologique, économique et sociale ; la modernisation des métiers forestiers et la réforme institutionnelle pour renforcer la gouvernance et l’efficacité de l’action publique, en sont les piliers. Aujourd’hui à travers ce forum, le Maroc témoigne encore une fois de son engagement constant et structurant en faveur de la gestion durable des écosystèmes forestiers.

A noter que l’événement coïncide avec la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, célébrée chaque année le 17 juin. Placée cette année sous le thème « Restaurer les terres. Saisir les opportunités », cette célébration rappelle les liens étroits entre la lutte contre la désertification, la gestion durable des forêts et l’atténuation du changement climatique. Cette rencontre internationale s’inscrit également dans le cadre de l’initiative portée par le Maroc en appui aux travaux préparatoires de la 21ᵉ session du Forum des Nations Unies sur les Forêts (FNUF21), prévue 2026

Soulignons qu’en marge de cette conférence, le DG de l’ANEF et Khaled Ben Abdullah Alabdulkader, DG du Centre national pour le développement de la végétation et la lutte contre la désertification du Royaume d’Arabie Saoudite, ont procédé à la signature d’un mémorandum d’entente en matière de coopération forestière. Cet accord ouvre la voie à un partenariat durable dans les domaines de la reforestation, de la lutte contre la désertification et de la recherche forestière appliquée. Le Maroc réaffirme ainsi sa volonté ferme de contribuer activement à la construction d’un avenir forestier durable, équitable et résilient, en partenariat avec la communauté internationale. Pour tous, ce forum organisé à Agadir apportera surement des propositions concrètes à la hauteur des enjeux de la gestion durable des forêts.