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ENSEIGNEMENT : Les établissements privés se multiplient, quid de la qualité des formations ?
Les établissements de l’enseignement supérieur privé se sont multipliés mais n’assurent pas tous un enseignement de qualité. Les structures sérieuses adoptent une approche centrée sur l’étudiant, favorisant l’étude de ses besoins, la maîtrise du savoir et le développement des soft-skills.

Ils sont plusieurs à préférer les établissements privés de l’enseignement supérieur, parce qu’à leurs yeux la formation y est de meilleure qualité que dans les entités publiques. Ils sont prêts à débourser des sommes colossales en vue de bénéficier de cet enseignement de «qualité». Ce qui n’est pas toujours le cas ! En effet, le secteur de l’enseignement supérieur privé a connu une expansion majeure durant ces dernières années, parfois au détriment de la qualité.
En fait, les établissements privés étaient censés accompagner le secteur public en absorbant l’effectif d’étudiants issus de familles aisées souhaitant prodiguer à leurs enfants un enseignement d’excellence. Et il est important de rappeler que les premières générations des diplômés ont été bien accueillies dans le monde professionnel. Les entreprises avaient apprécié ces lauréats qui, outre le savoir technique acquis, disposent de connaissances pratiques dans différents domaines. En outre, ils ont des compétences comportementales liées notamment à la communication, à la maîtrise de langues étrangères, à la capacité de travail en équipe ; compétences (ou soft-skills) qui, au passage, restent indispensables aujourd’hui pour les entreprises.
Toutefois, vu la demande croissante sur ce genre d’établissements, les instituts privés se sont multipliés, surtout dans les grandes villes, ouvrant la voie à une poignée d’«investisseurs» attirés par l’appât du gain. Ce qui n’a pas manqué de causer la détérioration de la qualité de l’enseignement dispensé, de créer des profils en inadéquation avec les besoins du marché et d’enfoncer le système éducatif national dans sa crise.
Cela dit, 3 catégories d’établissements se distinguent dans le paysage de l’enseignement privé. «Un tiers est constitué de certaines écoles privées qui mettent en place une pédagogie et misent de gros moyens afin d’offrir un enseignement en ligne avec les standards. Le 2e tiers est représenté par des établissements qui essayent, tant bien que mal, de coller à la 1ère catégorie en matière de qualité, de pédagogie et d’implication. En revanche, le dernier tiers qui a pris place dans le secteur ne fait que perpétuer la faillite du système de l’enseignement supérieur national», détaille Esaaid Bellal, Directeur général du cabinet de recrutement Diorh.
Quoi qu’il en soit, l’enseignement privé a le mérite de se distinguer par son approche centrée sur l’étude des compétences de l’étudiant. En effet, plusieurs écoles et universités privées sérieuses prennent en charge l’étudiant dès son entrée pour définir ses forces et faiblesses et l’orienter vers telle ou telle spécialité. Un travail en amont est réalisé en vue de lancer l’étudiant, et, à côté, tout un travail d’accompagnement et suivi est assuré tout le long de ses années d’études jusqu’à sa diplomation et même au delà. En effet, des partenariats avec des entreprises sont souvent conclus, des séances de coaching professionnel dispensées et des rencontres avec les professionnels organisées, et ce, en vue de s’assurer de l’employabilité des étudiants.
Par ailleurs, compte tenu de l’évolution du marché du travail et de la mue du contexte économique, les établissements privés ne manquent pas d’enrichir leurs programmes de formation et d’étoffer leur offre. Le but étant de combler le déficit de formation pour certains métiers. Ainsi, certaines qui étaient cantonnées dans les filières classiques liées à la finance, à la gestion, à l’audit… se sont diversifiées pour intégrer de nouvelles filières comme la logistique, le droit des affaires, ou même les spécialités liées au génie civil, mécanique, informatique et industriel. Encore mieux, des écoles dispensent des formations liées à la psychologie, à l’orthophonie, à la criminologie, aux énergies renouvelables…
Par ailleurs, l’enseignement privé présente des avantages en terme de transmission du savoir certes, mais aussi d’un ensemble de soft-skills. «Le savoir-être, le respect des enjeux (environnementaux, écologique..), l’estime de soi, la gestion du stress, l’adaptation, le leadership… représentent les qualités humaines et professionnelles que les entités privées de l’enseignement supérieur inculquent aux étudiants», détaille M. Bellal. Il faut dire que ce niveau de qualifications est permis par le programme d’études d’abord, mais aussi par l’ensemble des moyens mis en œuvre par ces écoles, en terme d’infrastructures, notamment, à l’instar des laboratoires, des ateliers, des bibliothèques…
