Influences
ENSEIGNEMENT : Entretien avec Aziz Fassouane Directeur de l’ENCG-Settat, Université Hassan 1er
450 nouveaux étudiants ont été inscrits dans l’établissement cette année, soit 50% de plus par rapport à l’année dernière. L’ENCG de Settat est positionnée comme l’une des meilleures écoles de commerce au Maroc. Le taux de réussite est très élevé et l’insertion professionnelle avoisine les 100%.

Quelles sont les principales nouveautés à l’ENCG de Settat pour cette rentrée universitaire?
Cette année a connu un démarrage des cours plus tôt que les années précédentes. La rentrée universitaire 2017-2018 se caractérise par une nouvelle dynamique pour accueillir nos étudiants dans les meilleures conditions. Sur le plan des infrastructures, plusieurs chantiers ont été réalisés dans le but d’offrir à nos étudiants un cadre agréable dans le campus de l’école. Notons à ce titre qu’il y a eu une forte demande de la part des nouveaux bacheliers qui souhaiteraient s’inscrire à l’ENCG de Settat. Environ 450 nouveaux étudiants ont donc été inscrits, soit une augmentation de 50% par rapport à l’année universitaire précédente.
Ces efforts fournis par notre établissement devraient être accompagnés par des recrutements d’enseignants chercheurs et du personnel administratif pour améliorer le taux d’encadrement pédagogique et administratif, tout en souhaitant le soutien de notre ministère de tutelle pour faire face à cette forte attractivité que connaît l’ENCG de Settat.
Au niveau de l’offre de formation, nous avons ouvert un nouveau Master spécialise CCA (comptabilité, contrôle et audit), avec la reconduction des autres filières déjà accréditées. Notre école est aussi en train de finaliser un projet pour l’enseignement du mandarin à nos étudiants, en plus de l’anglais et l’espagnol.
Au niveau de la recherche scientifique, l’ENCG de Settat organise la 4e édition du Colloque international de recherche en économie et gestion (CIREG), du 23 au 25 novembre à Marrakech, sous le thème «L’Afrique du 21e siècle : Enjeux de management, opportunités business et modèles de croissance».
Au début de cette année universitaire, nous avons aussi organisé un séminaire sur l’économie sociale et solidaire en coopération avec HEC Liège en Belgique
Votre école maintient un bon classement parmi les meilleures écoles du Maroc. Qu’est-ce qui explique ce succès, et comment comptez-vous maintenir cette position dans l’avenir?
Notre école a été classée 1ère école de commerce et de gestion au Maroc. Ce classement a été effectué par un cabinet de ressources humaines au Maroc. Nous sommes très honorés par ce classement qui prouve une fois de plus que les établissements publics de l’enseignement supérieur peuvent faire un excellent travail.
Mais nous sommes conscients aussi qu’il y a d’autres établissements publics ou privés qui offrent de très bonnes formations et que la concurrence devient de plus en plus importante suite à la reconnaissance des diplômes par le ministère de tutelle pour certaines écoles ou universités privées.
Ce classement n’est pas une finalité en soi, l’ENCG de Settat, forte de son expérience de 25 ans, doit absolument continuer à faire des efforts pour améliorer la qualité de ses enseignements mais surtout la variété de ses diplômes qui positionnent ENCG de Settat comme l’une des meilleures écoles de commerce au Maroc. Notre école doit aussi renforcer son expertise dans de nombreux domaines pour maintenir sa forte reconnaissance sur le marché du travail.
Pourrait-on avoir une idée sur le taux de réussite, d’échec ou d’abandon ainsi que le taux d’insertion professionnelle de vos étudiants ?
L’ENCG de Settat est un établissement public à accès régulé et l’admission des étudiants se fait sur la base de la moyenne générale du baccalauréat et sur concours national. Nous recrutons les meilleurs bacheliers du Maroc et la sélectivité à l’entrée est transparente et rigoureuse.
De ce fait, nous avons des étudiants sérieux, motivés et assidus qui s’impliquent dans la vie de l’école et ils sont bien encadrés par leurs enseignants chercheurs et le staff administratif.
Le taux d’échec ou d’abandon est vraiment négligeable, le taux de réussite est quant à lui très élevé et l’insertion professionnelle avoisine les 100%.
Vous avez des partenariats conclus avec des entreprises et/ou des universités étrangères. Quelle valeur ajoutée apportent-ils aux étudiants?
Le développement de la coopération et du partenariat est un axe important pour s’ouvrir sur l’environnement national et international, et sur le milieu socioéconomique. Nous avons des accords de partenariat avec des business Schools et des écoles universitaires dans plusieurs pays comme la France, la Belgique et les Etats-Unis. Chaque année, 50 à 60 étudiants de notre école vont à l’étranger dans le cadre de ces partenariats pour approfondir leur connaissance, améliorer leur compétence et s’ouvrir sur d’autres cultures et d’autres approches pédagogiques.
Ces étudiants en échange international bénéficient parfois de bourses octroyées par l’établissement d’accueil. A la fin du cursus, ils obtiennent un double diplôme, celui de l’ENCG de Settat et celui de l’ établissement hôte.
Ces partenariats permettent aussi de renforcer les échanges entre les enseignants chercheurs et leurs collègues partenaires dans le domaine des approches pédagogues, l’ingénierie de formation et la recherche scientifique.
Nous avons aussi des partenariats avec des entreprises marocaines dans le domaine de l’encadrement, de la formation et de l’accueil des stagiaires. L’implication des professionnels dans les enseignements vont donner des compétences complémentaires aux formations académiques et transmettre à nos étudiants une expérience de terrain pour les rendre opérationnels et faciliter leur insertion sur le marché du travail.
Comment jugez-vous la situation de l’enseignement supérieur au Maroc. Le secteur est-il enfin sur le bon chemin avec la nouvelle feuille de route tracée par le ministre actuel ?
Plusieurs classements à l’échelle mondiale ont été faits pour évaluer la qualité des systèmes d’éducation dans les pays ou classer les universités sur plusieurs critères. Malheureusement, notre système d’éducation et les Universités marocaines sont loin de briller dans ces classements.
Ce constat envoie des signes alarmants de régression de l’enseignement au Maroc, ils sont devenus latents et appellent à une réaction rapide.
Plusieurs réformes ont été mises en place entre 2009 et 2012 comme le plan d’urgence, ou bien le plan du gouvernement entre 2013 et 2015, et actuellement une vision 2015-2030 a été élaborée. Des budgets très importants ont été mobilisés pour accompagner ces réformes
Le ministère de tutelle est conscient que cette réforme doit être globale. Il a particulièrement cité deux phénomènes qui menacent dangereusement le système éducatif local : le taux extrêmement élevé de redoublements et celui, encore plus grave, d’abandon ou de déperdition scolaire. Le chemin sera très long pour redresser la situation mais la bonne volonté y est.
