Influences
Décideurs politiques, académiciens et ONG se mobilisent contre l’usage de la drogue au Maroc
Connaître réellement la situation de l’usage de drogues au Maroc, impliquer les ONG et les académiciens dans l’élaboration du plan d’action de lutte contre les stupéfiants, contribuer à une vision stratégique nationale consensuelle et mettre en réseau les ONG travaillant sur le terrain, notamment par la création d’une fédération des ONG sur l’usage de drogues. Ce sont là les objectifs de la tenue, samedi dernier, d’une réunion regroupant les décideurs politiques, les académiciens et les ONG nationales. Cette journée de réflexion stratégique sur la problématique de l’usage des drogues au Maroc a vu la participation de représentants des ministères de la santé, de l’intérieur, de la justice, des affaires sociales, de la jeunesse et sport, de chercheurs, de scientifiques, d’épidémiologistes, d’experts, de psychiatres, d’éducateurs, de journalistes et des élus, avec le concours du réseau Mednet et le groupe Pompidou.
L’idée de réunir tous ces intervenants, précise le Pr Jalal Toufiq, directeur du Centre national de lutte contre l’usage de la drogue, émane du fait que la prise en charge de la problématique de l’usage de la drogue au Maroc est complexe. Elle nécessite une approche médicale, psychologique, sociale, communautaire, judiciaire et politique. La volonté politique ne peut se traduire par des actions efficaces sans une connaissance parfaite de la situation sur le terrain. Les épidémiologistes et les travailleurs sur le terrain ont cette connaissance. Mais celle-ci est insuffisante lorsqu’il s’agit d’établir des programmes préventifs, thérapeutiques ou de réhabilitation, qui, eux, nécessitent la technicité des académiciens. Et malgré la technicité de ces derniers et la volonté des travailleurs sur le terrain, sans moyens matériels et sans engagement politique, les actions resteront très limitées.
De ce fait, actuellement, constate le Pr Toufiq, on assiste à une compartimentation des interventions qui ne sauraient être efficaces sans une connexion entre les différents décideurs, travailleurs associatifs et académiciens. Car la disponibilité et l’enthousiasme de la société civile, la technicité des académiciens et la volonté des politiques sont nécessaires pour une approche globale du problème de l’usage de drogues au Maroc.
Et la réunion de ces trois catégories d’intervenants permettra de baliser le terrain pour une action nationale dans le domaine du traitement, de la réhabilitation et de la prévention des drogues, relève le Pr Toufiq.
