Culture
Un savoureux Tanjazz
La ville de Tanger vient d’accueillir la seizième édition de son festival de jazz En quatre jours, vingt-deux formations et quelque cent musiciens étaient au rendez-vous pour des spectacles inoubliables.

D’année en année, le Tanjazz nous surprend avec une programmation aussi riche que délicieuse, bien que le budget soit toujours dérisoire et que certains sponsors sont moins fidèles que d’autres. Cette année, le thème choisi tendait à faire honneur au jazz dans les cinq continents. Ainsi, de la lointaine Australie, comme d’Asie ou d’Amérique du sud, des formations sont venues présenter leurs recettes spéciales dans une sorte de buffet de jazz servi à toutes les sauces.
S’il y a bien une caractéristique de la 16e édition, c’est son ouverture sur des genres divers. Et pour cause. Les formations musicales, provenant de partout, ont pour la plupart des bakground très folk. Lors d’un moment proche du recueillement, la kora du Sénégalais Ablay Cissoko a particulièrement brillé, en compagnie de la batterie de Simon Goubert, du piano de Sophia Domancich et de la contrebasse de Jean-Philippe Viret.
Cosmopolite…
Le latin-jazz a également fait un tabac. Fidèles à leur nature festive, l’Argentin Minino Garay et le cubain Ivan Melon Lewis ont présenté de grands shows, rendant hommage aux sonorités de l’Amérique du sud. Rhythm Desperados viennent quant à eux de la République Tchèque. Mais leur univers latin-jazz et funk vous confond sur leur origine.
Loin des rythmes de Bollywood, l’Inde a été dignement représentée par MoonArra et par le groupe d’Arun Ghosh qui vit en Grande-Bretagne. Puissance et entrain caractérisent la musique à la fois traditionnelle et moderne de ces deux bands, qui s’ouvrent sur d’autres styles d’Afrique ou d’Andalousie.
Moins typés, mais très marquants, les français se sont également illustrés. Les habitués Batunga, les énergiques Marabout Orkestra et les excellents swing ambassadors ont grandement contribué à relever l’ambiance de la seizième édition.
Un tanjazz très rock
Le rock était particulièrement présent cette année. Pour ceux qui pensaient que le rock était mort, il n’y avait qu’à écouter Nikki Hill. Petite bombe américaine, à la voix puissante et douce à la fois, elle y est allée de son swing sur la scène Renault le samedi 12 septembre. Surnommée la reine du rock, elle a fait sensation auprès des inconditionnels du rock’n’roll, comme les adeptes des morceaux plus jazzy. D’ailleurs, l’espace ne pouvait pas contenir tout le public qui s’y pressait.
Du haut de ses 29 ans, la chanteuse Irish Grainne Duffy fait sensation en Irlande. Sur la scène de Tanjazz, elle a impressionné l’assistance de sa fraîcheur, mais également de la puissance de sa voix à laquelle nombre de médias étrangers prédisent un grand avenir.
Les incorrigibles Wanton Bishops s’étaient promis de rester sages, mais ont fini par mettre le feu sur la scène du Tanjazz. Dans leur show, il y avait tout juste un peu d’improvisation pour s’excuser auprès des amoureux de jazz pur. Le reste fut métal, blues et folie furieuse.
