Culture
Un saisissant face-à-face mère et fils à la Galerie Banque Populaire
Rahma Laaroussi et son fils Abdeslam Karmadi seront en vedettes jusqu’au 6 janvier. L’exposition met en valeur les œuvres de deux artistes unis par la filiation, mais complètement éloignés de par leurs parcours artistiques.

La Galerie Banque Populaire à Rabat accueille, du 19 octobre au 6 janvier, sa troisième exposition, intitulée «Mère & fils». Celle-ci réunit deux artistes unis par la filiation, mais différents dans leur façon de vivre l’art : la mère, Rahma Laaroussi, et son fils Abdeslam Karmadi. L’exposition est décrite comme un «face-à-face généreux, saisissant et instructif, au travers duquel chacun de ces deux artistes existe en tant qu’entité à part entière». Elle invite à découvrir deux mondes à la fois si proches, compte tenu de la filiation qui unit les deux artistes, et si lointains, du fait de leurs parcours artistiques atypiques.
«Il nous a semblé intéressant de montrer cet aspect de la filiation qui les unit, mais avec deux mondes complètement opposés. C’est ainsi que le fils possède des œuvres très percutantes, tandis que la mère a un style qui lui est propre, avec des toiles beaucoup plus colorées et vivantes», explique Lamia Mekhfiwi, responsable de la Galerie Banque Populaire.
Expression artistique spontanée
Rahma Laaroussi, née dans la région de Tétouan, est une adepte de l’art dit «brut», une expression artistique spontanée, sans prétentions culturelles et sans démarche intellectuelle. Autodidacte, son univers artistique est constitué par ses souvenirs d’enfance, son vécu, des scènes de la vie quotidienne, etc. Son fils, Abdeslam Karmadi, un plasticien natif de Rabat, est, lui, le produit d’une formation qu’il a suivie au Maroc, puis en France. Il est perçu dans le milieu artistique comme «l’un des rares qui sachent mettre en scène le monde et les corps, en donnant à l’un comme aux autres épaisseurs et présence, tout en sauvegardant leur part de mystère». Son art s’apparente à une forme d’expressionnisme.
Inaugurée le 26 janvier dernier, au sein du siège de la Banque Populaire Rabat-Kénitra, la Galerie Banque Populaire a pour ambition de contribuer à la promotion des arts, dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, à travers des expositions d’artistes locaux confirmés, ou en devenir. La première exposition de la galerie, intitulée «Sur les rives du passé», était consacrée à une partie du fonds photographique de Marcelin Flandrin, datant de la première moitié du XXe siècle et qui retrace le passé des deux rives du Bouregreg. La seconde exposition avait, quant à elle, mis en lumière la jeune artiste de la région, Yasmine Hadni, sous le thème «Bent L’blad».
