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Culture

Un amour de miniatures

Conçu à  Marseille, «Miniatures», création chorégraphique, fera escale à  Casablanca.
Servi par des interprètes d’envergure, le spectacle promet des moments de bonheur.

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Dans un pays en mouvement, parmi la généreuse variété de danses, la contemporaine fait plus souvent banquette qu’à son tour. Pourtant, elle est empreinte de classe, pétrie de grâce, et ses fervents s’accroissent d’une année à l’autre. En revanche, les fonds lui font cruellement défaut. Et c’est là que le bât blesse. Cela n’empêche pas de bonnes volontés de se remuer afin que la danse contemporaine soit élevée au rang qui lui revient de droit. Leur ardeur est invariablement réfrigérée par le peu d’égards que manifestent les responsables à l’objet de leur passion. Du coup, elles baissent les bras. Le mérite du trio Taoufiq Izeddiou-Bouchra Ouizguen-Saïd Aït El Moumen et du duo Mouna Sekkat-Meryem Jazouli n’en est que plus grand de ne pas lâcher prise dans leur lutte pour imposer la danse contemporaine sur la scène culturelle. Le premier a créé la première compagnie de danse contemporaine marocaine, Anania, elle-même fondatrice de Al Mokhtabar, un espace d’enseignement de la danse, et conceptrice d’un rendez-vous annuel très couru, à Marrakech ; le second est aux commandes de l’Association les Rencontres de la danse (AR2 D), qui s’est assigné la mission de faire prendre goût aux jeunes et aux moins jeunes pour la danse contemporaine.

Dix chorégraphes, provenant de 8 pays, dans une ode à l’amour

Depuis décembre 2008, AR2 D dispose d’un lieu, Darja, voué autant à la création et à l’accueil d’artistes de tous les horizons qu’à l’éducation artistique et aux expérimentations. Très partageuses, Mouna Sekkat et Meriem Jazouli provoquent l’échange, lequel culmine dans le partenariat. C’est ainsi qu’elles ont suggéré à Cristiano Carpanini, directeur du spectacle Miniatures, tissé à l’Officina, atelier marseillais de production, l’heureuse idée de transporter sa création à Casablanca, pendant deux jours. L’idée séduisit Cristiano Carpanini, qui ne semble pas peu fier de son enfant. AR2 D n’en pense pas moins. Elle présente ainsi le spectacle : «Des créations chorégraphiques individuelles autour de la rencontre amoureuse, de l’altérité et des rapports homme/femme. Chacune des pièces apporte un regard sur la question et une lecture différente, doublés d’une approche artistique des plus singulières». Tant que ça ? Voilà qui nous met l’eau à la bouche. Cependant, l’intitulé, Miniatures, nous intrigue. On nous apprend qu’il se justifie par la durée des prestations. Quinze minutes chacune, pas une seconde de plus. Un spectacle né sur les rivages méridionaux, qui mouille sous nos chauds climats, avec des pièces enchaînées pied au plancher par les interprètes, cela éveille la curiosité. Pour la satisfaire, rien de plus indiqué d’aller voir sur place de quoi il retourne.

«Miniatures», spectacle de danse, à la Villa des Arts de Casablanca, vendredi 16 avril à 16 h et 19 h 30, et le samedi à 10 h, 16 h et 19 h 30.