Culture
Tir au but
Le score de parité entre le Maroc et la Tunisie n’est certes pas déshonorant pour le Onze national, mais la prestation de ce dernier, elle, était affligeante : gardien fébrile, défense flottante, milieu de terrain inexistant, attaque peu inspirée… Il n’y a pas lieu de jeter la pierre aux joueurs. Ils ont fait ce qu’ils ont pu. En revanche, l’entraîneur n’est pas exempt de griefs. A cause de ses choix arbitraires. L’absence de Regragui et de Safri, si préjudiciable à l’équipe nationale, pouvait être compensée, avec un certain bonheur, par la sélection de Tajeddine et de Mesloub. Mais il se trouve que ces deux joueurs ne sont pas dans les bonnes grâces de Badou Zaki, «coupables» qu’ils sont d’appartenir au Raja, un club que l’ancien wydadi ne saurait voir même en peinture. S’enferrant dans son sectarisme éhonté, l’entraîneur a sorti de sa boîte nullement magique un duo bizarre : Kadouri et Hdioued. L’un a brillé par sa faculté de s’emmêler les pinceaux, l’autre est passé complètement à côté du sujet. Zaki pressentait qu’ils n’allaient pas faire l’affaire. Pourtant, il les a alignés. Parce qu’ils présentaient, à ses yeux, des arguments décisifs : Kadouri est sociétaire du Wydad, Hdioued était le chouchou de Zaki quand celui-ci officiait au FUS. Il y a de quoi tomber à la renverse. Sacrifier à la subjectivité, au mépris du bon sens quand on est investi d’une mission cruciale relève de l’irresponsabilité. Reste que l’attitude de Zaki est l’exact reflet de notre société, où la compétence est rarement prise en compte, et où prévalent le copinage,
le clientélisme et le favoritisme. C’est pour cela que nous manquons souvent notre but
