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Culture

Timitar porte comme jamais le drapeau de l’amazighité

Agadir se prépare à accueillir la 13e édition du Festival Timitar, signes et cultures, qui se tient du 13 au 16 juillet. En plus d’une programmation éclectique issue des quatre coins du monde, un colloque international sur les questions liées à l’amazighité sera au centre des festivités.

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Timitar 2016

Dans exactement cinq jours, Agadir se drapera de gaieté pour accueillir les dizaines de milliers de festivaliers qui rempliront les places et scènes habituelles de Timitar. Evénement de l’été par excellence, Timitar réussit ce pari de brasser les cultures, vu le nombre de visiteurs du Maroc et de l’étranger qui s’agglutinent en transe sur des sonorités diverses. Mais le festival parvient surtout à élever la musique et la culture amazighes sur le piédestal qu’elles méritent, et ce, grâce à un programme musical des plus éclectiques, où la musique et les musiciens amazighs ont une place de choix.

Musiques du monde

Chaque soirée de Timitar témoigne de la richesse de la culture amazighe. Outre les spectacles Ahwach, Ahidouss et les paroles des Rwayes et Rayssate qui perpétuent un héritage millénaire, la nouvelle scène amazighe se déploie en tous genres, pour le plaisir de tout un chacun.

Parmi les stars de cette 13e édition, le groupe mythique Oudaden, qui reviennent scander leurs morceaux cultes au plaisir du grand public. Il y a également Abdelaziz Ahouzar connu pour son militantisme en faveur du patrimoine amazigh. Ou encore Lahoucine Amerrakchi, l’artiste «traditionnel» qui jouait à l’origine dans les mariages et cérémonies et qui aujourd’hui est une référence de la musique, avec quelque 72 albums à son actif.

Ceux qui ne connaissent pas le groupe Inouraz vont découvrir une musique amazighe où se mêlent les sons traditionnels africains, indiens et maghrébins. La déférlante Tachinouite aura égalemant son mot à dire en soirée de clôture.

Et de la voisine Algérie, c’est le grand Idir qui revient pour embraser le Maroc amazigh, à coup de textes engagés et de mélodies enfiévrées. Sidi Bémol vient aussi chanter la Kabylie mais sur un rock enflammé qui ne manque jamais d’épater.

Toujours rock, le Touareg le plus célèbre du monde, Bombino, chantera la rébellion et l’exil, tout en disant l’amour et la paix. Lui qui a découvert, lors du festival Mawazine 2016, que «le Maroc était un pays de Touaregs». C’est toujours en rock que les délurés Hoba Hoba vont répandre leur Spirit sur la Place Al Amal.

D’autres artistes marocains et étrangers seront du programme qui s’annonce comme une grande fête, pour tous les goûts. El Gato de Cuba, Tamer Hosni d’Egypte, Steinar Raknes de la Norvège, Tiken Jah Fakoly de la Côte-d’Ivoire et bien d’autres…

En off du Timitar

En off de la 13e édition du Festival Timitar, un colloque international sera organisé sous le thème : «La langue et la culture amazighes entre défis et attentes». Lors de ce rendez-vous qui réunira des experts et intellectuels du Maroc, de l’Algérie et de la Libye, il sera question d’établir un état des lieux de la question amazighe dans le monde en général et le Maghreb en soulignant ses différents enjeux et en évaluant les différentes stratégies entreprises pour le développement de la langue et la culture amazighe. Une approche comparative sera possible grâce à l’examen des différentes expériences du développement de la langue et la culture amazighes, à travers les différents pays du Maghreb. Il sera également question de faire le bilan des interventions de la société civile, dont le rôle est indéniable, pour appuyer ou contrer les stratégies politiques entreprises jusqu’à présent. Sur un autre volet, une table ronde sera organisée au sujet des arts plastiques, des problématiques et les concepts liés à la critique d’art, avec des experts du Maroc, de la Tunisie et de l’Egypte. Une exposition collective organisée à l’occasion sera disponible à la galerie du Sofitel By Resort. Initiative de l’Union des artistes plasticiens du sud du Maroc (UAPSM) et le Festival Timitar Off, ladite exposition renferme des toiles de 23 artistes peintes d’Agadir, Taroudant, Essaouira, Ouarzazate, Laâyoune et Marrakech, qui ont tenté de mettre la musique en image.