Culture
Sarim Fassi Fihri: Le FIFM passe le flambeau de Cinecoles à la SNRT
La Fondation du Festival international du film de Marrakech vient d’annoncer la fin du concours Cinecoles qui profitait aux étudiants de cinéma. Le vice-président délégué de la fondation, Sarim Fassi Fihri, explique les raisons de cette décision.

Le FIFM met fin à la compétition Cinecoles qui sera dorénavant dirigée par la SNRT. Quelles sont les raisons de cette décision?
Tout d’abord, j’aimerais dire que le concours Cinecoles a été une expérience enrichissante et passionnante à plus d’un titre, qui nous a permis d’explorer et de jauger l’énorme potentiel artistique des étudiants marocains de cinéma. Au fil des cinq dernières éditions de ce concours, nous avons pu en effet constater tout l’enthousiasme et toute la créativité cinématographique qui animent la jeune génération de cinéastes marocains. Ceci sur le plan artistique. Toutefois, d’un point de vue technique et commercial, le bilan reste en deçà de nos attentes. Seulement deux films ont été produits et un troisième est actuellement en post-production. Au final, les lauréats du concours Cinecoles et leurs productions n’ont pas eu le succès escompté. Ceci en raison du faible accompagnement des jeunes par les professionnels des métiers du cinéma au Maroc, notamment en termes d’écriture de scénarios et de techniques de production. Face à ce constat, nous avons décidé de changer de cap et de méthodologie en passant le flambeau à notre partenaire la Société nationale de radiodiffusion et de télévision. Forte de ces moyens aussi bien techniques que matériels, la SNRT a mis en place un dispositif de soutien financier à la production de courts métrages. Lancé sous forme d’appel d’offres ouvert à toutes les écoles et universités dédiées aux métiers du cinéma, ce dispositif permettra la passation de contrats portant sur la coproduction ou/et le préachat des droits de diffusion ou/et l’apport en industrie de 6 longs métrages et 12 courts métrages marocains, dans le cadre de l’article 16 du cahier des charges de la SNRT. D’autres appels d’offres suivront bientôt.
N’est-ce pas priver les jeunes talents d’une opportunité d’échanges avec de grands noms du cinéma international ?
L’engagement de la Fondation du Festival international du film de Marrakech au profit des jeunes cinéastes est maintenu sous une autre forme. Tout d’abord et bien évidemment, le FIFM continuera à accueillir les étudiants pour assister au festival et participer aux master class. Dès 2016, des actions nouvelles destinées aux jeunes seront engagées. Notamment à travers le soutien d’évènements dédiés tels que le Festival international de cinéma d’animation de Meknès (FICAM®).
A quoi d’autre s’engage la fondation vis-à-vis des jeunes réalisateurs ?
Nous projetons également d’élargir notre concept des résidences d’écriture organisées en partenariat avec le Centre cinématographique marocain (CCM) pour inclure une section dédiée aux jeunes réalisateurs, leur permettant ainsi d’échanger avec des professionnels des métiers du cinéma. Enfin, sur le plan international, la Fondation du FIFM mettra en place des partenariats avec des écoles et universités étrangères pour permettre à des étudiants de venir assister au festival, participer aux master class et échanger avec des étudiants marocains. Ceci dans l’objectif de faire de chaque édition du FIFM une véritable plateforme d’échange et de partage entre des jeunes issus d’horizons et de pays divers, mais portés par la même passion, celle du cinéma.
