Culture
Pour mieux connaître Pulitzer, l’inventeur du journalisme moderne
La biographie du père du journalisme moderne, Joseph Pulitzer, est désormais à la portée du lecteur francophone marocain Jacques Bertoin n’a pas fait que traduire le livre de Denis Brian, il a su donner une à¢me au personnage qui a marqué l’histoire du journalisme.

Beaucoup de gens ne connaissent de Joseph Pulitzer que le prix décerné en son nom aux grands journaux et journalistes américains. Mais peu connaissent la vie réelle du grand reporter qu’il fut, dont les lecteurs s’arrachaient les articles dans les Etats-Unis des années 70.
Ce Hongrois de naissance quitte son pays natal clandestinement à 17 ans pour le Nouveau monde, y vivote comme des dizaines de milliers d’immigrés européens à l’époque. Il apprend vite l’anglais, mais ne se contente pas de travailler pour survivre. Curieux, il lit comme un forcené et acquiert une vaste culture générale.
Ce sera là un grand atout pour sa carrière de journalisme. Sans cette dose de passion, point de bon journaliste, et c’est justement cette passion qui a fait connaître Pulitzer davantage comme journaliste que comme homme politique, alors qu’il fut parlementaire démocrate dès l’âge de 23 ans.
Et c’est cette passion qui le hissera au sommet de la profession, si bien qu’il sera aux commandes du New York World, l’un des quotidiens américains les plus influents du pays. Un journal capable de faire basculer l’opinion publique d’un côté ou de l’autre, un précurseur de ce qui deviendra plus tard ce «quatrième pouvoir» incarné par la presse.
La carrière de Pulitzer, si riche, ne prendra pas fin avec sa disparition, en 1913. Avant sa mort, il rédigea deux testaments qui continuent de produire leurs effets jusqu’à nos jours : la création de la première école de journalisme aumonde, qui, un siècle après le décès de son créateur, inculque encore aux élèves les principes de leur maître : «Ecrivez court et vous serez lu.
Ecrivez clairement et vous serez compris. Ecrivez imagé et vous resterez en mémoire». Autre testament : la création des prix Pulitzer qui lui ouvriront les portes de la postérité. Décernés pour la première fois en 1917, six ans après sa mort, ces prix ne récompensent plus seulement les publications et les journalistes émérites, mais aussi les romanciers, les dramaturges, les poètes,voire, à partir de 1999, le journalisme en ligne.
Joseph Pulitzer, l’homme qui inventa le journalisme moderne, traduit de l’anglais par Jacques Bertoin, n’est pas une simple traduction du livre écrit par Denis Brian. Il va plus loin dans la reconstitution de la vie d’un personnage qui a marqué l’histoire du journalisme. Jacques Bertoin, écrivain, anciennement chargé du livre auprès de l’ambassade de France à Rabat, a su en effet s’approprier le personnage, pour en faire un portrait aussi fidèle que possible, s’appuyant pour cela sur d’autres documents dédiés à Joseph Pulitzer.
