Culture
Mustapha Ghazlani : paysan, peintre et poète
L’exposition du peintre, sculpteur et poète Mustapha Ghazlani, «Ma terre en vertical», sera accueillie à Miami en mars 2018. Il y exprime son attachement à la terre, au propre et au figuré.

Peintre, sculpteur, romancier et poète, Mustapha Ghazlani explore tous les canaux créatifs possibles dans son travail artistique. Il s’inscrit ainsi dans la lignée des artistes transdisciplinaires qui se revendiquent du mot et de la toile. Dans son besoin viscéral d’expression, il se saisit de la matière, réelle et symbolique, pour dénoncer l’injustice, la misère, la pauvreté et à plus large aspect, le sentiment humain. Mû par l’élan de communiquer ces messages, entre autres, l’artiste exprime par le mot, ce que la peinture peine à décrire, tant la culture picturale et plastique reste hermétique au citoyen. D’ailleurs, son 3e roman portera sur le rapport entre les arts plastiques et l’écriture. Mustapha Ghazlani est né en 1965, dans une famille paysanne de Benslimane. La campagne a toujours été sa source d’inspiration première, tant elle regorge de matières, de signes, de couleurs et d’ingrédients divers essentiels à la création picturale. Pour cette terre, il ressent à la fois de l’attachement nostalgique, de la culpabilité pour ce que l’humain en fait chaque jour et de la reconnaissance pour cet ancrage et cette stabilité qu’elle nous procure. Dans son exposition «Ma terre en vertical», la terre devient sujet, après avoir été ressource. La verticalité évoque à la fois la pesanteur physique et métaphorique qui l’y relie.
Des mots sans concession
Le peintre a par ailleurs exploré d’autres thématiques puissantes, tels que l’Ombre en tant que partie cachée de soi, un non-dit qui vient compléter la circonférence de l’être. Côté sculpture, les œuvres de l’artiste habillent l’espace public de la ville de Mohammédia, où il réside actuellement, dont l’imposante «Cigogne et son fils» qui embellit le parc en face de la préfecture de la ville. Il a, à son actif, quelque vingt expositions collectives et individuelles organisées notamment au Maroc et en Suisse. Le rapport de Mustapha Ghazlani aux lettres n’est pas récent. Son attachement à l’écriture découle d’abord de son parcours universitaire dont il est sorti avec une licence en lettres modernes option sémiotique. Membre de l’Union des écrivains marocains, il a signé en arabe des ouvrages de fiction, des essais et des recueils de poésie. Ecrire est, pour lui, une solution supplémentaire pour exorciser ses démons et écumer sa rage face aux injustices de ce monde.
Révolté, Mustapha Ghazlani ne prend pas de gants pour décrire une scène littéraire et/ou artistique, selon lui, faiblarde et peu inclusive. Son impatience transparaît lorsqu’il évoque la culture toujours inaccessible au citoyen marocain, dont l’éducation manque profondément de repères esthétiques. Cela dit, la poésie de la vie dans le plus beau pays du monde l’emporte, à ses yeux, au règlement sans faute des ailleurs bienheureux.
