Culture
Mawazine 2013 : retour sur scènes
Du 24 mai au 1er juin, le Festival Mawazine a rassemblé un public de 2 500 000 personnes à Rabat. Voici notre sélection des concerts les plus originaux de cette douzième édition.

Abdelwahab Doukkali, la classe et la grâce
Parmi les moments les plus forts de «Mawazine 2013», la soirée animée, vendredi 31 mai au Théâtre national Mohammed V à Rabat par Abdelwahab Doukkali. Notre grand «Moussiqar», impressionnant comme d’habitude, a interprété, avec brio et maestria, quelques titres de son répertoire à succès comme «Kan ya ma kan» ou encore «mana illa bachar», cette chanson qui a été, au fil des ans, reprise par une cinquantaine d’artistes dans le monde. Le doyen des musiciens marocains finit par gratifier le public d’une superbe nouvelle chanson «Koun fa yakoun». Tous ceux qui ont assisté à cette soirée furent pris en flagrant délit de bien-être.
George Benson : pour que le jazz perdure
Le 25 mai au Théâtre national Mohammed V, George Benson a rendu hommage à Nat King Cole en reprenant ses titres, avec la collaboration de l’Orchestre Symphonique Royal. Et au public de plonger dans l’ambiance jazzy des fifties. L’époque où la musique se jouait pour partager des valeurs au-dessus des mesquineries financières. Aujourd’hui, George Benson le confirme autrement : «J’ai bien essayé de fusionner mon style avec celui d’artistes plus actuels et plus commerciaux, mais ça n’a pas réussi». Nul besoin de s’adapter à un moule quelconque. C’est ce qui réussit justement à George Benson : l’art de fasciner le public depuis ses premières apparitions sur scène, à l’âge de sept ans. Cinquante-trois ans après, le public de George Benson compte des seniors de sept à soixante-dix-sept ans.
Gnawa Diffusion & Amazigh Kateb : la désobéissance civile en chœurs
Le 30 mai, toujours sur la scène du Bouregreg, le groupe Gnawa Diffusion a signé sa reformation par un concert très particulier.
Il annonce la sortie d’un album qui promet de bonnes surprises et qui dit l’engagement par l’art. L’artiste algérien Amazigh Kateb a accompagné le groupe pour un concert festif dans le décor, coléreux dans l’âme. La musique marque un arrêt en plein spectacle. Sur un léger fond de oud, un poème commence en appelant à refuser l’oppression. Le public reprend en chœur. Le chanteur lève le poing en scandant des slogans du mouvement Ilal Amam. Il fait une dédicace aux jeunes du Mouvement du 20 Février en rappelant le public à continuer la lutte.
Osibisa : au bonheur de swinguer
Sur la scène du Bouregreg le 29 mai, le public a vibré au rythme afro-pop de la formation britannique Osibisa. Composé de musiciens ghanéens et caribéens, le groupe a gagné en notoriété depuis 1969. Il est reconnu comme l’un des premiers à avoir fait connaître le genre musique du monde. Du latino, du R&B, du rock, des rythmes africains, des sonorités caribéennes… Osibisa y ajoute une dose de bonne humeur sur scène et une aisance à réussir une fusion difficile. Un mélange musical qu’on se délecte toujours de savourer.
Amadou et Mariam : de Bamako à Rabat
Les désobéissants qui sont retournés au Bouregerg le 31 mai ont apprécié Amadou et Mariam chanter des titres de Folia, leur dernier album sorti en avril 2012. Un album qui a remporté les victoires de la musique pour cette année. On y entend chanter Bertrand Cantat, leader du groupe Noir Désir et Jake Shears, chanteur des Scissors Sisters, entre autres. Duo découvert en 2000, Amadou et Mariam ont toujours donné sens à leur musique. Ils chantent la beauté et l’amour pour que triomphe la paix.
