Culture
Cinéma: «Masood, Saida et Saâdane»
Le dernier film de Brahim Chkiri est sorti le 30 janvier dans les grandes salles du Royaume. «Masood, Saida et Saâdane» est le deuxième road movie du réalisateur.

Le film «Masood, Saida et Saâdane» va probablement encombrer de spectateurs les salles de cinéma dans les prochaines semaines. Et pour cause. La nouvelle comédie porte la signature de Brahim Chkiri qui a commis un succès jamais égalé au Maroc. L’excellent «Road to Kabul» est resté en salle assez de temps pour conquérir le plus large public et placer le réalisateur sur un piédestal, en tant que pionnier de la comédie.
Le nouveau film est également un road movie. Mais cette fois-ci, l’affiche est mixte pour le bonheur des dames. «Masood, Saida et Saâdane» a été tourné entre Marrakech et Dakhla, emmenant le spectateur marocain vers des décors nouveaux et des paysages imprenables. Pour le reste, c’est un tourbillon d’aventures et de situations improbables.
Sur la route
L’histoire commence avec Masood qui fuit la prison, à la Prison Break, après plus de 15 ans d’incarcération. Sans ressources ni lieu où aller, il cherche refuge auprès d’une vieille amie barmaid.
Celle-ci, sentant proche son agonie, le charge de retrouver sa fille Saida, qu’elle avait abandonnée il y a 25 ans chez une cousine à Dakhla et dont elle n’a plus de nouvelles depuis le décès de la dernière. La compassion n’est pas le fort de Masood, mais l’argent et la promesse d’une grande récompense l’attendrissent immédiatement. Lorsqu’il arrive à Dakhla, il découvre une chanteuse de cabaret d’apparence inoffensive. Mais la gentille bimbo se transforme en braqueuse professionnelle devant les yeux ahuris de Masood. Une confrontation avec des mafieux russes et une rencontre malencontreuse avec un singe dressé les transforment tous en fugitifs.
Au fur et à mesure du voyage, leurs mésaventures et leurs ennemis se multiplient.
Auprès d’Aziz Dadas, Kalila Bounaylat et le singe, on retrouve Mohamed Khyari, Omar Lotfi, Bachir Ouakine, Abdelkhaleq Fahid, Rafik Boubker, Abderrahim Elmaniari, Saleh Bensalah, Fatima Harrandi, Karima Wassat…
Il y avait tout…
Lorsqu’on découvre le casting, l’on est en mesure de s’attendre à des convulsions de rire, surtout lorsque l’absurde et la malchance guettent les protagonistes. Mais, sans évoquer les petites erreurs d’écriture, il y a dans l’ensemble un manque de consistance qui a dispersé l’énergie du film.
D’emblée, l’histoire est assez compliquée, avec cette clé convoitée par un tas de malfrats, qui est d’abord promise à un parlementaire, mais vendue à un mafieux, avant d’être subtilisée par Saida. En outre, le nombre important de situations improbables rencontrées en route perturbe la dynamique du film. Il n’y a que le trafic d’organes qui n’y a pas figuré. Enfin, l’on dirait que le réalisateur a beaucoup trop compté sur la logorrhée de Dadas et sur les mimiques de Fahid, entre autres, pour arracher le rire.
Car des situations comiques à proprement parler, il n’y en avait pas vraiment. Malgré les soubresauts multiples, l’on n’est pas à l’abri de l’ennui.
En bref, il y avait la bonne idée de départ, un excellent casting et de grands moyens visiblement : tout pour un road movie comique et original. «Masaoud, Saida et Saâdane» aurait pu être un succès…
