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Culture

L’extraordinaire Oasis où l’on s’abreuve d’électro

Du 14 au 16 septembre, Marrakech a été l’hôte de la musique électro et de ses disciples. La quatrième édition de l’Oasis festival a offert des scènes exceptionnelles avec les meilleurs DJs du monde.

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Josselin et Loïc ont choisi d’atterrir à Casablanca et de faire la route à Marrakech en voiture de location, question de profiter amplement de l’expérience. Ce n’est pas le cas de Jeffrey parachuté presque au cœur de l’Oasis, depuis son vol en provenance de londres ou encore ce groupe de Chinois venus directement noyer leur jetlag dans la transe électro. Des nationalités par dizaines, des looks improbables et des rencontres magiques sont le lot de la quatrième édition de l’Oasis festival, organisée à l’hôtel Fellah, du 14 au 16 septembre.

Ces stars adulées

«Je me rappelle de la première édition. Il y avait tellement peu de monde, pour la plupart des étrangers, qu’il est juste incroyable de voir ce que le festival est devenu aujourd’hui», commente Thomas, grand fan de musique électro. Incroyable ? Pas si sûr. Une programmation chaque fois plus alléchante, un cadre fabuleux et un temps à plonger dans les bassins publics : tout y était pour que ça marche. Et ça a marché…
Comment ne pas être excité de découvrir un des papes de la musique électronique? Une vie passée sur les platines, ça ne rigole pas. Généreux est le live qu’il a offert au public de l’Oasis. C’est le Britannique Carl Cox, «meilleur DJ de ces 25 dernières années», selon Mixmag. A 56 ans, il est encore le maître de la tech-house et de la techno minimale. Mais d’autres stars ont enchanté les trois scènes du festival. Il y avait de quoi s’y perdre entre la star des platines Sasha, le Hot since 82 qui est venu brandir son award de meilleur dj tech-house, l’architecte de formation devenu bras droit de Kanye West, David Abloh ou encore Sasha, Peggy Gou et Alex Niggemann et des dizaines de noms à tomber. Littéralement. La quatrième édition a été époustouflante. Difficile d’imaginer que l’on puisse faire mieux. Et pourtant, la prochaine édition s’annonce incroyable, nous souffle-t-on depuis l’organisation.

Thèmes particuliers

Conjugué au féminin, l’électro devient séduisant et émotionnel. L’Oasis a été l’occasion de découvrir les stars féminines du genre, avec Avalon Emerson et The Black Madonna, la Fleur, Paula Temple, Peggy Gou, Jessy Lanza, Jane Fitz, Powder. Difficile de dire, après cela, que le genre est masculin, tel qu’il en est le cas dans d’autres styles musicaux. C’est une particularité de la musique électro qui ferait le bonheur des féministes.
Mais l’Oasis n’a pas oublié les Djs marocains. Il a tout de même veillé à choisir les meilleurs, ceux qui n’ont rien à envier aux plus grands. Bassam, Lasriz, Unes, Daox, Fassi, Kali G et Amine K qui a brillé aux côtés de Denis Hovrat et B2B. Il est impératif de savoir que ces Djs marocains se sont frayé un chemin dans le milieu très compétitif et «casse-gueule» de la musique électro, là où des milliers de Djs comptent encore les abonnés sur leurs chaînes youtube. C’est dire qu’ils mériteraient tout autant de support que ces rois de la pop qui noient l’actualité nationale.

Musique mais pas que

Il est impossible de ne pas faire le lien entre le succès de l’événement et le lieu dans lequel il a été organisé. Le très beau cadre de l’hôtel Fellah a incontestablement rendu service au festival.
C’est dans les espaces aménagés sur la pelouse que l’on a pu se rencontrer, discuter, le temps d’un casse-croûte, découvrir le street-food de Marrakech ou les tribulations loufoques d’une diseuse de fortune.
Dans le «Kingdom d’Amine Bendriouech», l’ambiance était autre. On s’y balançait sur des chansons remixées pour l’occasion, en tripotant les créations belles mais hors de prix de sa boutique aménagée en retrait. L’exposition du Macaal mettait en valeur la création contemporaine marocaine pour les sensibles aux arts plastiques. Il y avait décidément plus d’une raison de se rendre à l’Oasis et d’y camper jusquà pas d’heure…
A cinq heures du matin, lundi 17, Josselin et Loïc ont repris la route pour l’aéroport de Casablanca. Quelques paillettes dissimulées sur les chemises leur donneront encore le sourire, lorsque plus tard dans la journée, ils rejoindront leur cabinet d’avocat.