Culture
Les tant attendus Gnaoua et Musiques du monde
Fusion et émotion sont les maîtres mots de cette 21e édition du Festival Gnaoua & Musiques du monde. Des rencontres musicales d’exception et un forum sur l’égalité homme-femme sont au programme du 21 au 23 juin à Essaouira.

On sent déjà l’air se charger de sons sourds et de rythmes gnaouis. C’est que la ville des alizés envoie ses émissaires pour inviter le monde à sa communion annuelle. Magique est ce Festival Gnaoua et Musiques du monde qui continue à se réinventer chaque année pour préserver son essence. Sa 21e édition déploie les grands moyens pour épater la galerie, autant par sa programmation musicale que par ses ateliers, ses showcase et son forum qui porte fièrement, cette année, l’étendard de l’égalité homme-femme. Ce sera du 21 au 23 juin. A vos agendas !
Tout un programme
Pas moins de 14 concerts auront lieu sur la grandiose scène Moulay Hassan et la magique scène de la Plage. Comme annoncé précédemment, c’est Mâalem Hamid El Kasri qui fera l’ouverture du festival avec les Snarky Puppy. Le plus international des mâalems et le groupe de jazz américain le plus éclectique nous présenteront le fruit d’une résidence d’une semaine, bercée par les vents d’Essaouira.
Egalement attendue, la fusion de deux grandes musiciennes : Fatoumata Diawara et Asma Hamzaoui de Bnat Tombouctou. Ce concert est exceptionnel à plus d’un égard. Outre la promesse d’une rencontre magique entre deux artistes aux sensibilités reconnues, ledit concert va briser l’un des clichés les plus persistants de la scène gnaouie, en faisant la part belle aux talents féminins. Une autre fusion 100% africaine risque de déchaîner vents et foules: celle du mâalem Hassan Boussou et le collectif Benin International Musical. Nous nous rappelons toujours avec émotion de ces communions précieuses avec des formations musicales africaines, qui nous rappellent à nos origines. Cette année, c’est avec le Bénin qu’on va tisser des liens, dans la fraîcheur et la bonne humeur.
Deux autres fusions sont également annoncées. Celle de maâlem Said Oughessal avec le prestigieux Trio Holland/Hussain/Potter, et celle de Mâalem Abdeslam Alikkane (directeur artistique du festival) avec le grand bassiste espagnol Pepe Bao.
Pour ne rien gâcher au tableau, les Hoba Hoba Spirit présentent leur dernier-né «Kamayanbaghi» sur la place Moulay Hassan. La scène de la plage, elle, fera honneur aux musiques du monde et les maâlems Gnaoua, à l’image des gnaouas de Djmawi Africa et des touaregs d’Imarhan d’Algérie, d’Africa United ou encore de maâlem Kbiber, maâlem Abdelkebir Merchane et maâlem Mustapha Baqbou.
Le festival nous donnera également à découvrir la relève gnaouie, avec une nouvelle génération de mâalems provenant de Casablanca, de Marrakech et bien évidemment d’Essaouira.
En parallèle
Rendez-vous également incontournable du Festival Gnaoua, le Forum des droits de l’Homme est de retour pour la septième année consécutive, sous un thème bien beau : «L’impératif d’égalité». Ce rassemblement d’intellectuels, d’artistes et d’acteurs politiques et associatifs permettra un échange citoyen autour de la question des droits des femmes, avec l’égalité comme horizon de développement. Pour rappel, cet événement, organisé en partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme au Maroc (CNDH), a permis depuis 2012 d’inscrire le débat public sur des problématiques actuelles de nos sociétés, dans l’ADN du festival. Après deux éditions consacrées à la jeunesse et à la culture, le forum s’est penché sur l’Afrique, en lui dédiant trois éditions pour discuter l’histoire, les femmes et les diasporas africaines. L’année dernière concernait les liens entre digital et culture.
D’autres échanges beaucoup plus intimistes auront lieu, ailleurs dans la médina, dans le cadre du rendez-vous «l’Arbre à palabres». Pour les passionnés des petites scènes, il ne faut pas rater les concerts acoustiques des maâlems Hamid El Kasri et Mokhtar Gania, au Borj Bab Marrakech. D’autres concerts intimistes feront écho à Dar Loubane et à Zaouia Issaoua.
Et surtout à ne pas manquer, pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, l’incroyable exposition d’instruments de musique traditionnels du jeune continent, «l’Instrumenthèque d’Afrique».
