Culture
« Les évadés de Tindouf » : Une quête de liberté et de survie
Le film « Les évadés de Tindouf », premier long-métrage de l’écrivain et journaliste, Abdelhak Najib, sort en salles le 6 novembre, coïncidant symboliquement avec les célébrations de la Marche verte. Produit par Orion Productions, ce film donne à voir l’univers oppressant des camps de Tindouf, dénonçant la cruauté infligée par le Polisario aux prisonniers marocains détenus depuis plusieurs décennies.

À travers «Les évadés de Tindouf», Abdelhak Najib retrace l’histoire d’une évasion audacieuse, celle de cinq hommes et deux femmes, qui réussissent à s’échapper des camps, sept jours avant le cinquantième anniversaire de la Marche verte. Armés de quelques provisions de base, dont de l’eau, des dattes et une radio, ils entreprennent une marche périlleuse à travers une partie du désert entre l’Algérie et le Sahara marocain. Leur fuite, marquée par la fatigue, la faim et les dangers omniprésents, devient une véritable épreuve de survie, au cours de laquelle ils sont constamment pourchassés par des patrouilles et des brigands, tout en affrontant l’immensité hostile du désert.
Adam, Nouh, Mariam, Fatema, Mohamed, Brahim, Driss, Daoud et Saleh sont des résistants qui, après avoir enduré plus de 23 ans d’incarcération dans les camps de Rabouni, parviennent à éliminer leurs geôliers pour retrouver leur liberté. Leur évasion, au-delà de l’aspect physique, symbolise une quête de rédemption et de reconquête de soi après des années de servitude. Ils emportent avec eux des documents hautement confidentiels, qu’ils protègent au péril de leur vie. Le désert, tout en étant leur épreuve ultime, devient également le théâtre de leur révolte silencieuse. «Ils marchent la nuit et se cachent le jour», lit-on dans un communiqué.
Le film, dont les personnages sombrent parfois dans la folie en raison de l’isolement et des privations, offre des scènes poignantes où les évadés, coupés du monde après l’épuisement des batteries de leur radio, imaginent des émissions fictives, des matchs de football et des festivités pour célébrer la libération de Tindouf. Leurs hallucinations, mêlées à la réalité implacable du désert, rendent leur fuite encore plus éprouvante, chaque jour les rapprochant d’une issue incertaine.
«Les jours et les nuits passent. Les évadés s’approchent d’un hameau désaffecté. Ils n’ont plus la force d’avancer. Ils attendent la nuit pour puiser dans leurs dernières forces pour s’y glisser. Ils marchent, ils rampent sur le sable, jusqu’à l’évanouissement. Quand l’un d’eux revient à lui-même, il voit un fusil pointé sur sa tempe. C’est un militaire…», poursuit la même source.
La distribution marocaine de premier plan, avec Driss Roukhe, Mohamed Choubi, Kamal Haimoud et Abdelhak Najib lui-même, incarne avec force et émotion cette lutte pour la survie et la liberté. La caméra, dans un style réaliste et immersif, suit les personnages à travers les dunes du Sahara, où chaque pas est un défi, chaque instant une confrontation avec la mort.
«Les évadés de Tindouf» est bien plus qu’un simple film d’évasion. Il est un hommage aux milliers de Marocains qui ont subi les affres de l’enfermement dans les camps de Tindouf, tout en dénonçant la barbarie du Polisario. En alliant le drame humain à une réflexion sur la question du Sahara marocain, Abdelhak Najib signe une œuvre à la fois poignante et nécessaire, qui met en lumière une réalité souvent méconnue.
Ce film, à travers sa profondeur cinématographique et son engagement politique, témoigne du courage inébranlable de ceux qui ont refusé la soumission, au prix de leur vie. «Ce film est leur histoire. Ce film est leur témoignage», conclut le communiqué.
