Culture
Le MMVI rend hommage à Amine Demnati
A l’occasion du 46e anniversaire de sa disparition et de la sortie du beau livre, «Amine Demnati, vingt-neuf printemps, un été», un hommage sera rendu à l’artiste mardi 12 décembre au Musée MohammedVI d’art moderne et contemporain.

Le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain rendra hommage à l’artiste Amine Demnati, mardi 12 décembre, à l’occasion de la sortie du beau livre «Amine Demnati, vingt-neuf printemps, un été», du peintre, historien et critique d’art Maurice Arama. Pour commémorer le 46e anniversaire de sa tragique disparition, un programme artistique est prévu, avec un accrochage, prélude à une exposition future, la projection de fragments d’un documentaire, en cours de réalisation par la première chaîne nationale, Al Oula, ainsi que la présentation du livre et de son auteur, avec la participation de l’universitaire Nadia Sabri et d’un certain nombre de ses amis dont Abdelwahab Doukkali, Houssein Tallal et Nourddine Ayouch.
29 printemps colorés
Le 10 juillet 1971, Amine Demnati, gentleman à la Bentley noire, fait partie des invités des célébrations du 42e anniversaire de feu Hassan II : Rendez-vous tragiquement célèbre qui mit fin à ses jours. Le jeune artiste est fauché par une rafale de mitraillette. Il n’avait que 29 ans…
Mais ce souvenir, certes douloureux pour les siens, n’efface pas la densité de son vécu et de son œuvre. Né à Marrakech le 15 janvier 1942, Amine Demnati a suivi ses études primaires et secondaires à Casablanca. Après le BEPC, il intègre la section des arts appliqués au collège Mers Sultan, avant de s’envoler à Paris, pour poursuivre son cursus à l’Ecole des arts appliqués.
Dans la Ville lumière et le bouillonnant artistique de la fin des années cinquante, Amine retrouve son ami Ahmed Cherkaoui, avec lequel échange et interaction sont à l’origine d’une émulation bienfaitrice sur la créativité de l’un comme de l’autre. C’est dans ce Paris lumière qu’il organise sa première exposition en 1961. De retour au Maroc, Amine Demnati expose à Rabat, Marrakech et Casablanca. Son œuvre est saluée par de grands critiques d’art tels que Gaston Diehl, Kamal Zebdi, Ahmed Sefrioui ou encore Jean Bouret.
A ses débuts, Amine Demnati s’inscrit dans l’école figurative : mendiants accroupis, cireurs ou natures mortes et paysages de villes aux murs fermés. Ensuite, son évolution le fait migrer vers une représentation plus suggérée, dans laquelle les personnages sont évoqués en filigrane. Une tendresse particulière pour la femme et la féminité caractérise son œuvre, connue pour l’homogénéité de ses couleurs.
Déjà, du haut de sa vingtaine, Amine Demnati prend part aux grands débats sur la situation des arts au Maroc. Il fait également partie du noyau fondateur de l’une des premières associations des plasticiens marocains. D’autres détails sur son œuvre et son parcours seront au menu de l’hommage prévu au MMVI…
