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Culture

Le Comedy Club s’invite à  Casablanca !

Dans le décor underground de l’Urban Villa, s’est tenue, les 6 et 7 décembre, la première édition du Casablanca Comedy Club. Trois humoristes, salle comble et fous rires partagés.

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Casablanca Comedy Club 2012 12 20

L’homocomédius : espèce pas si rare que ça d’individus caractérisée par une capacité inouïe à faire rire autrui, usant de blagues, de vannes et de jeux de mots en tous genres ! Observée dans son habitat naturel, cette créature peut être un chauffeur de taxi qui traverse Zerktouni, un voisin de table dans le café du quartier, un boucher maniant dangereusement la hache, ou même un gentil caissier de banque. On en croise partout à s’en tordre les zygomatiques. Alors pour un comédien, se produire devant un public marocain (et pire, casablancais !) s’apparente légèrement à une roulette russe. Vu le contexte, on l’appellera juste le jeu de la vanne marocaine.

C’est d’ailleurs l’histoire de trois mousquetaires du Stand up qui ont affronté le week-end dernier une horde de Casablancais en furie à l’Urban Villa. Armés de leur expérience de la fameuse scène du Jamel Comedy Club de Paris, Naybeel, Paul Serré et Redouane Bougherba ont mené la bataille jusqu’au bout deux soirs de suite. Le public en est sorti mort de rire : gloire à eux !

L’art de l’impro  

Quand on leur demande quel est le secret pour faire rire le public marocain, Paul Serré répond : «On est assez frais, donc on improvise». Redouane ajoute : «Avec les Marocains, il y a énormément d’interaction. Et c’est une source d’inspiration pour nous !». Naybeel surenchérit sur le ton de la confidence de coulisse : «Avant, on discute beaucoup entre nous pour voir un peu quels sujets on va aborder, mais au final on fait totalement autre chose !». Les thèmes abordés ? Le quotidien. Avec un brin de cliché : l’homosexualité, le mariage, la musique raï, l’actualité et… l’islam.

Et c’est Naybeel qui s’est lancé ce défi : «On me demande souvent ce qui fait rire les musulmans, s’il existe un “humour musulman”.  Alors j’en ai fait un pari ! Je sais que c’est un fil tranchant, c’est même très dangereux. La seule limite que je me pose c’est de ne pas me moquer du sacré : de Dieu, du Prophète, des autres religions… Mais par contre, je me moque du comportement des musulmans». Pari tenu, la salle est morte de rire quand il raconte comment retentit la sonnerie de son téléphone pendant la prière et que sa femme au bout du fil crie «Ramène le pain !». Du vécu, pour (presque) tous. A bas les soirées karaoké et les live bands, les Comedy Nights ont un bel avenir à Casablanca. A quand les scènes de stand up de notre homocomédius marocain ?