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Culture

La Nuit des philosophes : autour de la passion

La Nuit des philosophes est de retour les 9 et 10 novembre à Rabat et à Casablanca. Cette année, le programme s’attelle à sonder de près les relations entre raison, passion et émotion.

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Olfa Youssef, Éric Fassin, Noureddine Saïl, Myriam Revault d’Allonnes, Houria Abdelouahed, Driss Khrouz, le pianiste Karoll Beffa, la chorégraphe Meriem Jazouli, Yasmine Chami et bien d’autres. Plus de trente penseurs, philosophes et artistes nous donnent rendez-vous le 9 novembre à la Faculté des sciences Mohammed V de Rabat, et le 10 novembre à l’Institut français de Casablanca. Le commissariat de l’édition 2018 de la Nuit des philosophes est assuré pour la deuxième fois consécutive par le philosophe, cinéaste et directeur de recherche au CNRS, Jean-Claude Monod, et l’écrivain, dramaturge et journaliste Driss Ksikes. Plusieurs thématiques seront à l’ordre du jour, avec pour point commun ce lien, parfois ténu, qui relie la raison à l’affect et qui est souvent le territoire de grandes tensions de tout genre.

Le cœur a ses raisons

Peut-on comprendre la conduite des hommes sans prendre en compte les passions qui les animent ? Qu’elle soit constructive ou destructive, la passion a de tout temps été le moteur des actes, bien que ce soit la raison qui ait été mise en avant. De ce fait, la philosophie a toujours tenté de sonder, de disséquer et de rationaliser l’affect des hommes pour le comprendre et pour leur permettre de le canaliser et l’utiliser à bon escient.
Dans cette optique, la Nuit des philosophes abordera plusieurs thématiques où l’affect joue un rôle déterminant, même lorsque la rationalité est brandie en étendard, telles que la politique et l’économie, où se confrontent des passions de pouvoir, de richesse, de guerre, mais aussi de désir de justice, de paix et autres volontés idéalistes.

Pas très loin de ces deux enjeux, la croyance et la religion sont également le terreau de prédilection de la passion. Si l’idée que la science allait mettre fin aux mythes et aux religions a pu être avancée au XIXe et au XXe siècles, qu’en est-il de ce siècle où le repli identitaire fait remonter à la surface une mythologie que l’on croyait en voie de délitement ?
Une autre incarnation de la mésentente de la passion est la répartition des genres sexués, qui a longtemps «attribué la raison à l’Homme et tenu la Femme pour un être foncièrement irrationnel, mu par ses seules émotions».

Philo, art et sciences humaines

Pour être au plus près de l’affect, la philosophie se doit de sonder les modes d’expression de la vie humaine, à savoir l’art et les sciences humaines. De ce fait, des rencontres seront organisées entre philosophes et artistes pour expliciter les liens entre les deux disciplines et faire converger le sensible et l’intelligible. Ces rencontres concerneront la musique, le cinéma et l’art chorégraphique longtemps évité par l’exploration philosophique.
Dans toutes les sciences humaines, la philosophie est omniprésente comme référent et comme subséquent à même d’en conceptualiser les données. «Le lien est encore plus plausible avec la littérature, que ce soit comme matériau de base ou comme sujet romancé, transformé par la force évocatrice de la poésie», explique Driss Ksikes. Ce lien sera mis en exergue lors de rencontres entre philosophes et anthropologues, psychologues, écrivains, historiens et politologues.

Tout au long de la soirée, des lycéens, étudiants et associations de chacune des deux villes animeront des halkas. A ne pas oublier le concours Graine de philosophe qui attribuera ses prix lors de la Nuit des philosophes. Pour rappel, les interventions se dérouleront en arabe et en français et l’entrée est gratuite.

La Nuit des philosophes : autour  de la passion

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