Culture
«La fondation est très satisfaite de la ligne éditoriale de la 17e édition du FIFM»
Vice-président délégué de la Fondation du FIFM et directeur du CCM, Sarim Fassi Fihri nous donne le détail des changements et des nouveautés que réserve la 17e édition du festival.

Le FIFM a pris une année de pause pour effectuer des changements dans les équipes organisatrices. Ceci implique-il des ajustements au niveau de la politique du festival ? Si oui, lesquels ?
Jusqu’en 2016, le FIFM était co-organisé par la Fondation du FIFM et une société spécialisée étrangère. Cette année de pause nous a permis d’évaluer le chemin parcouru par le festival depuis 2001 et notamment le fait qu’au cours de ces 16 éditions nous avons formé des ressources marocaines capables de prendre en charge un tel évènement. Le festival est donc produit à 100% par la fondation. Dans nos équipes, il reste encore bien sûr un petit pourcentage de ressources étrangères, mais comme il peut être normal d’en trouver dans des grands festivals de cinéma. A une semaine de l’évènement, je peux vous dire que nous sommes satisfaits et fiers d’avoir relevé ce challenge.
La fondation est-elle satisfaite de la programmation de la 17e édition et de la nouvelle direction artistique ?
Au-delà de la programmation, la fondation est d’abord très satisfaite de la ligne éditoriale qui nous a été proposée par Christoph Terhecht. Les diverses sections présenteront 80 films à même de contenter tous les publics : les cinéphiles, bien sûr, mais aussi un public plus large, le jeune public, ainsi que nos invités étrangers, pour lesquels une section «Panorama du cinéma marocain» est proposée.
Vous annoncez des noms forts, tant au niveau du jury que des invités de la 17e édition. Est-ce une manière de renouveler la confiance du public et de retrouver l’éclat des premières éditions ?
Marrakech n’a jamais cessé d’avoir la confiance du public: aucune édition n’a souffert ni de désaffection du public ni de ce que vous appelez «un manque d’éclat». Je vous invite à revenir sur les 16 éditions précédentes, vous y trouverez tous des invités prestigieux et des grands films. La pause de 2017 nous a également permis de nous rendre compte à quel point le festival était devenu une nécessité pour le public et les professionnels marocains, mais aussi pour la communauté cinématographique internationale, d’où tous les grands noms qui ont répondu spontanément à nos invitations. Y compris un invité particulier, qui s’est invité à Marrakech et qui a tenu à parrainer nos premières journées professionnelles «Les Ateliers de l’Atlas» : Netflix.
Pensez-vous que les changements opérés sont à même de placer le Festival de Marrakech à un autre niveau, sur l’échelle des rendez-vous cinématographiques internationaux ?
Le festival a toujours eu une place particulière dans la communauté professionnelle mondiale. Cette réputation s’est construite année après année. Peu de festivals peuvent se flatter d’accueillir autant de noms prestigieux, qu’ils soient asiatiques, américains, européens ou du sous-continent indien. Revoyez la liste des jurés, des hommagés, des masterclass…Allez dans les autres grands festivals dans le monde et parlez du Festival de Marrakech, vous comprendrez alors le «niveau», comme vous dites, de Marrakech. Quand on dirige une section comme le Forum à la Berlinale depuis 2001 et qu’on décide de la quitter pour Marrakech, ce n’est pas lâcher la proie pour l’ombre, cela signifie que la réputation de Marrakech est déjà faite. Plus de 30 responsables de grands festivals internationaux seront à Marrakech cette semaine.
Vous êtes aussi le directeur du CCM. Pensez-vous que les revendications des professionnels du cinéma marocain seront plus ou moins contentées, dans la présente édition? Et comment ?
Un film marocain est sélectionné dans la compétition officielle. Il s’agit du deuxième long-métrage de Mohcine Besri (Les mécréants). Aux yeux du comité de sélection, une urgence ordinaire remplissait tous les critères pour figurer dans la compétition.
Parmi les nouveautés du festival, nous créons cette année et de façon permanente un «Panorama du cinéma marocain» dans le but de promouvoir des productions nationales récentes auprès des professionnels étrangers (directeurs de festivals, programmateurs, producteurs, distributeurs, etc.) et de la presse internationale qui viennent nombreux assister au festival. 7 films marocains récents (dont 3 réalisés par des femmes) ont été retenus pour cette section : Volubilis, de Faouzi Bensaidi, Sofia, de Meryem Ben M’Barek, We could be heroes, de Hind Bensari, Apatride, de Narjiss Nejjar, Jamal Afina, de Yassine Maroccu, La guérisseuse, de Mohamed Zineddaine et Jahilya, de Hicham Lasri.
Autre nouveauté, le festival inaugure Les Ateliers de l’Atlas, son nouveau programme industrie et développement de talents. Entièrement dédiés au cinéma du Maroc, d’Afrique et du Moyen-Orient, Les Ateliers de l’Atlas sont à la fois une plateforme créative et professionnelle au service des cinéastes et un lieu d’échanges entre les professionnels internationaux et les talents régionaux. Les Ateliers de l’Atlas sont conçus pour accompagner les réalisateurs émergents de la région dans la préparation de leur premier, second ou troisième long-métrages (fiction ou documentaire). Pour cette première édition, 8 projets en développement et 6 films en post-production, originaires de 9 pays, sont invités à participer aux ateliers. 5 films marocains ont été retenus pour cette première édition. Dans les ateliers, il y a autant de films marocains que de films arabes ou africains qui ont été sélectionnés. Plus de cent professionnels étrangers et autant de professionnels marocains y sont conviés.
Last but not least, une démonstration de la technologie de réalité virtuelle sera faite, pendant trois jours au profit des professionnels marocains. La présentation a été faite à la Biennale de Venise en septembre dernier et la fondation a estimé que les professionnels marocains devraient eux aussi pouvoir s’immerger dans ces nouvelles technologies.
