Culture
La fermeture des salles de cinéma, un « vrai problème » qui entrave le développement du cinéma marocain
Le phénomène de la fermeture des salles de cinéma est un « vrai problème » qui préoccupe tous les professionnels du secteur et qui entrave le développement du cinéma marocain, a souligné l’acteur Mohamed Miftah.

« Il s’agit d’un problème alarmant qui se répercute négativement sur la production et la promotion du cinéma marocain et entrave son développement, notamment en termes d’investissements dans le secteur », a affirmé Mohamed Miftah dans un entretien à la MAP en marge de la 12ème édition du Festival international « Cinéma et migrations » qu’abrite la ville d’Agadir du 10 au 14 novembre.
Le 7ème art au Maroc se développe de manière positive ces dernières années à travers la production d’un nombre important de films chaque année et l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs et de metteurs en scène qui réalisent des films modernes évoquant tous les sujets d’actualité, mais la fermeture des salles de cinéma prive le public de ces productions et menace d’anéantir les efforts déployés pour faire développer cette industrie, a déploré Mohamed Miftah, qui a réussi avec brio à se forger une place de choix parmi les acteurs les plus connus au Maroc et dans le monde arabe.
Dans ce contexte, Miftah a lancé un appel pressant aux autorités compétentes pour cesser cette hémorragie et mettre en place des infrastructures culturelles et cinématographiques pour la promotion de la création et de l’art en général, assurant que les ministères de tutelle et les professionnels sont appelés à se mobiliser pour arrêter ce phénomène et encourager la construction de salles de cinéma.
Par ailleurs, l’acteur marocain de renommée internationale a mis l’accent sur l’importance d’exporter les productions cinématographiques marocaines au monde arabe pour faire connaître l’évolution du cinéma marocain et conquérir de nouveaux marchés, notant que la promotion du 7ème art marocain est de nature à attirer des investissements étrangers dans le secteur cinématographique national.
L’ouverture du cinéma marocain sur les pays arabes et européens, notamment à travers la participation à des festivals et des évènements à l’étranger, est susceptible de donner à cette industrie une dimension internationale à même de permettre le rayonnement des films marocains, a-t-il estimé.
Né en 1947 à Casablanca, Mohamed Miftah a commencé, dans les années 1950, à jouer et à mettre en scène des pièces de théâtre comme « Le coffre » et « Karkour sidna Cheikh ». A cette époque Tayeb Saddiki recrutait des acteurs talentueux à Hay Mohammedi. Mohamed Miftah rejoint la troupe et joue notamment aux côtés de Boujmiaâ, Larbi Batma, Omar Sayed et Hilal Abdellatif dans une dizaine de pièces de théâtre mises en scène par Tayeb Saddiki.
Vers la moitié des années 1960, Mohamed Miftah a fait partie des premiers acteurs des fictions télévisées au Maroc.
Au cinéma, Mohamed Miftah a joué dans plus d’une trentaine de long-métrages et a été dirigé par presque tous les réalisateurs marocains de Nabyl Lahlou à Nabyl Ayouch en passant par Moumen Smihi, Mustapha Derkaoui, Souheil Benbarka, Jilali Ferhati ou encore Mohamed Abderrahman Tazi.
Très apprécié au Maroc, Mohamed Miftah a également joué des rôles importants dans plusieurs films étrangers.
