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Culture

Jidar : toujours plus de graffitis sur les murs de la capitale

Du 16 au 22 avril, Rabat se refait une fraîcheur aux couleurs de Jidar. Pour sa 4e édition, le festival du graffiti nous gratifie de onze fresques murales monumentales.

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Jidar

On prend facilement goût aux couleurs. Depuis quatre années consécutives, Jidar gratifie Rabat de fresques magistrales, effectuées par des artistes du Maroc et de l’étranger, offrant aux passants des intervalles d’émerveillement dans le cours des préoccupations citadines. Cette année, Jidar promet onze nouvelles créations qui seront réalisées devant public, de Bab El Had à Hay Ennahda en passant par la Route côtière ou l’avenue El Majd, et ce, par dix artistes venus du Maroc, d’Espagne, du Japon, du Mexique, de Pologne, de Grèce ou encore du Pérou.

Des murs d’ailleurs

Durant toute une semaine, habitants et visiteurs de Rabat auront l’occasion d’avoir un aperçu sur ce qui se fait en termes d’art dans des rues très lointaines. Comme à Varsovie, par exemple, où le Polonais surdoué Sainer place des personnages dans des contextes incongrus. Les fresques de Decertor sont toujours centrées par un visage du Pérou, au milieu d’un éclat de couleurs. D’Argentine, nous vient la graffeuse Milu Correch qui tague des femmes en grand format. Les personnages du Grec Dimitris Taxis sont difformes et miséreux, mais fort colorés. Le style de la Basque Amaïa Arrazola est tout à fait différent et épuré, à l’image de son talent d’illustratrice. Le Français Zoer préfère, quant à lui, déformer l’alphabet et les slogans.

On aura de la couleur psychédélique avec Mina Hamada qui vient du Japon, l’Espagnol Muro One ou encore le Français Nelio qui privilégie les formes géométriques. Les personnages du Marocain Iramo Samir sont à la fois réalistes et déjantés. Alors que la Marocaine Ghizlane Agzenai se projette davantage dans l’abstrait.

La transmission pour but

Outre la dimension performance, Jidar se donne pour mission de transmettre l’art et l’histoire du street art aux étudiants des écoles d’art et au grand public. Et pour cause. Si le phénomène du street art a fait ses premiers tags à Philadelphia en Pennsylvanie à la fin des années 60, il est aujourd’hui un mouvement planétaire incroyablement répandu et encouragé, car au plus près du quotidien et de l’identité urbaine. D’ailleurs, le street art est devenu un outil de requalification urbaine, en donnant une nouvelle identité à des villes «sans histoire» ou en rendant attrayants des quartiers tombés dans la négligence et le dénigrement. Bien que ce ne soit pas spécialement le cas de Rabat, Jidar promet à la capitale un joli rafraîchissement de look.

Trois de l’ensemble des artistes invités iront à l’Ecole nationale d’architecture pour donner des masterclasses sur leurs expériences artistiques. A savoir Mina Hamada, Nelio et Ghizlane Agzenai. Un atelier de fabrication de totems colorés en papier sera donné sur place. Un mur collectif, dirigé par l’artiste mexicain Dherzu Uzala, est également au programme, à l’adresse des street artistes en herbe et étudiants en écoles d’art du Royaume. A ne pas rater la fresque prévue sur la façade du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain.