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Culture

«Je vois la guitare comme un instrument libre de voyager entre les styles»

Jaume Llombart est considéré comme l’un des génies de la guitare jazz catalan. Il parle de sa musique, de sa formation….

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Jaume LLOMBART

Guitare, jazz, Espagne : c’est un peu cliché, mais on pense tout de suite Flamenco Jazz !
Et pourtant, il n’y a pas que ça en Espagne. C’est clair que la guitare est davantage un instrument de la section rythmique, mais il y a toujours eu des référents de guitare jazz en Espagne, même si ce n’est pas typique. Personnellement, je vois la guitare comme un instrument libre de voyager entre les styles. Ce n’est pas tant le style musical qui est important que la musique en soi.

Comment vous avez choisi la guitare, entre autres instruments ?
En fait, dans mon enfance, je jouais de la flûte traversière. Puis à dix ans, j’ai suivi les pas de mon grand frère en me convertissant à la guitare qui, avouons-le, est nettement plus sexy ! Plus tard, j’ai développé un amour pour la guitare qui m’a permis de m’exprimer dans le jazz, comme on le ferait avec un autre instrument.
n Depuis quelques années, le Tanjazz reçoit de plus en plus de jazzmen catalans. Y a-t-il une tradition de jazz importante à Barcelone ?
Oui, il y a beaucoup de nouvelles écoles supérieures de jazz, ce qui n’existait pas auparavant. Je pense que ça a donné un grand essor au jazz à Barcelone, beaucoup plus que les clubs de jazz qui, eux, sont moins nombreux. Ce qui fait que nous avons beaucoup de bons musiciens jazz, mais c’est difficile pour la majorité d’en vivre et de s’y dédier.

Et comment se fait-il que vous arrivez à sortir du lot ?
Vous savez, avec mon seul nom, c’est-à-dire comme formation de jazz, je ne travaille pas aussi fréquemment qu’en tant que sideman, comme accompagnateur. Parce qu’il faut vivre pour pouvoir développer des projets personnels. Mais il faut travailler, se dédier avec passion, se faire entourer de gens passionnés et mettre de l’amour et du sérieux dans ce qu’on fait, car en réalité le talent ne suffit pas.

Vous avez sorti il y a quelques années un album solo guitare. Vous vouliez qu’on vous entende seul ?
Absolument pas. Ce n’était pas censé être un album. C’était juste un enregistrement de compositions personnelles que je voulais garder ou faire entendre et un ami qui vit à Londres m’a convaincu de le sortir. Et je ne l’ai pas regretté finalement. Je l’aime bien.