Culture
«Harmony» de Mohammed Ouammi
L’artiste peintre maroco-allemand Mohammed Ouammi expose à l’Espace Rivages. «Harmony» retrace le parcours de vie de l’artiste, entre l’Allemagne et le Maroc où il expose pour la première fois.
Jusqu’au 15 février prochain, la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Etranger accueille l’exposition «Harmony» de l’artiste peintre résidant en Allemagne, Mohammed Ouammi. Enseignant d’art à l’Académie libre des arts plastiques à Essen en Allemagne, Ouammi a moult fois exposé en Allemagne et au Royaume-Uni. Cette première exposition professionnelle au Maroc est pour lui une chance de rencontrer le public marocain et une reconnaissance de son pays d’origine.
Dans «Harmony», l’artiste peintre n’a pas choisi de thème particulier, mais nous invite à voyager dans des moments de vie, à travers des étapes riches en émotions, qu’il exprime en couleurs dans une abstraction constante. L’une des composantes majeures de son travail est la lumière qui n’est autre que celle du Maroc, qui jamais n’a quitté l’artiste dans son nord glacial.
L’instant présent
Lorsque ses étudiants l’interrogent sur ses thèmes en peinture, Mohammed Ouammi invoque souvent son attachement à l’instant présent. «Je dis souvent à mes étudiants que mes toiles reflètent mon état d’esprit, dans une période précise. Chaque toile a une relation étroite avec moi…». On ne retrouve pour ainsi dire jamais de thèmes permanents, bien que l’on note que la quasi-totalité de ses séries réalisées au Maroc soient en lien avec sa nature.
L’on comprend un peu la philosophie de l’artiste, lorsqu’on apprend l’influence des artistes allemands, sur son travail et son imaginaire. Mohammed Ouammi a dès ses débuts été happé par leurs méthodes modernes et par leur liberté. «Notamment par l’artiste Gerhard Richter qui était le directeur de l’Académie de Düsseldorf. J’ai appris avec lui qu’aucune toile ne ressemble à une autre et que chaque toile doit être nouvelle ou unique». Un principe qui l’accompagne depuis deux décennies de création artistique.
L’unique et le multiple
Dans sa recherche d’unicité, Mohammed Ouammi a le don de multiplier les techniques. «Je ne me concentre pas sur une technique précise, j’utilise le plastique, le bois et ce, suivant une recherche», dit-t-il. Et d’ajouter : «Chaque année une nouvelle technique voit le jour. J’utilise le bois souvent car je me considère spécialiste en cette matière». En effet, l’artiste est également passé par l’École EDB Menuiserie et meubles de Mettmann, en Allemagne, pour parfaire sa connaissance et sa maîtrise de ce support qu’il affectionne tout particulièrement. Mais pour lui, «l’art est une étude, une science et une recherche et non un travail d’artisan. Des fois on me demande si une toile est biologique et si elle peut être accrochée dans tel ou tel endroit, pour vous dire que l’art plastique est devenu une science», s’explique-t-il.
La biographie de l’artiste déborde de références, d’expositions individuelles et collectives, de résidences et d’ateliers en Allemagne et au Royaume-Uni. Mais cette première au Maroc a, pour lui, un goût tout particulier. «J’ai exposé dans le British Museum, le plus important musée du monde mais je reste un artiste inconnu au Maroc. Qui aurait pu me proposer une telle occasion à Rabat ? Exposer au Maroc me paraissait loin et difficile mais cette exposition m’a redonné l’espoir, c’est un grand plaisir pour moi», exprime l’artiste.