Culture
FIFM : ça tourne !
Le Festival international du film de Marrakech décerne son étoile d’or ce samedi 10 décembre. La surprise de cette seizième édition est l’arrivée d’une délégation américaine de professionnels du cinéma pour explorer de nouvelles zones de tournage.

La 16e édition du Festival international du film de Marrakech touche à sa fin. Un public cinéphile bien nombreux a rempli les salles du Palais des congrès, pour découvrir les films en compétition, les coups de cœur et les films russes. Ces derniers ont particulièrement séduit en raison de leur rareté dans les circuits de distribution marocains.
Pour la diversité
Mis à part la multiplicité des nationalités représentées en compétition, une multitude de styles et de thématiques ont été exprimées. Chacun à sa manière, les cinéastes ont tenté d’explorer des aspects différents de la condition humaine. On aura vu, dans The Donor, s’exprimer l’amour d’un père face à la bassesse humaine pourvue d’argent. La maternité aussi a été mise en avant dans le film français L’histoire d’une mère.
Les thématiques de l’homosexualité, de la recherche de soi, de la société traditionnelle et la famille ont été très bien explorées dans Heartstone, un film dans lequel le jeu d’acteurs, tous enfants et jeunes adolescents, criait de sincérité.
The fixer a suivi l’enquête d’un journaliste stagiaire qui cherche à se faire un nom grâce à un scandale sexuel impliquant deux prostituées mineures.
The Blind Christ explore les notions de la foi, de l’espoir et du désir de réhabilitation qui poussent un peuple à suivre un homme dans Périple de guérison. La légèreté s’est quant à elle exprimée dans King of the Belgians et Zoology.
Pour rappel, l’année dernière, le jury de Francis Ford Coppola avait décerné son prix à l’ensemble des films en compétition. Une décision qui n’était pas très bien passée auprès des professionnels du film et des fidèles du FIFM.
American dream
Comme chaque année, les masterclasses ont drainé un grand public de cinéphiles et de professionnels du cinéma. On aura vu Lisandro Alonzo, membre du jury, assister au cours de Paul Verhoeven et la salle de Paul Haggis manquer de places assises. Ces deux grands noms du cinéma américain ont comblé l’absence cette année des habituelles stars d’Hollywood qui font rêver le public. L’on déplorera que le journaliste Jean-Pierre Lavoignat garde toujours ses fâcheuses habitudes, transformant une «leçon» en interview journalistique basique.
Si le public a regretté l’absence de films marocains dans la programmation, les cinéastes marocains, eux, étaient bien présents et plus que ravis d’assister au festival. Plusieurs d’entre eux sont en effet en train de poser les dernières retouches sur leurs longs métrages, comme Noureddine Lakhmari, Mohamed Achaouar et Narjiss Najjar. Daoud Oulad Siyed, lui, montre son film à la fin 2017. D’autres comme Salma Bargach ne commencent le tournage qu’en janvier.
Quoi qu’il en soit, une bonne nouvelle est venue juguler cette petite déception. Celle des promesses de tournage de grandes firmes de l’industrie cinématographique hollywoodienne au Maroc. Pas moins de 16 représentants de studios de cinéma et de chaînes de télévision américains font ainsi le déplacement à Marrakech. Parmi eux, les dirigeants de Comcast, 1er câbloopérateur américain, Fox, NBC Universal, Touchstone Television Productions, Lionsgate, Discovery Communications et Netflix.
Durant tout le festival, les producteurs ont eu droit à une visite guidée dans les villes et les régions de Marrakech, d’Ouarzazate, de Fès, d’Ifrane et de Rabat. Il s’agit en effet de repérer d’éventuels plateaux de tournages, mais également de se rendre compte du potentiel humain et du savoir-faire des professionnels marocains, à même de collaborer aux plus grandes productions du moment. Une vocation louable bien que pas nouvelle pour le FIFM qui a déjà réussi à attirer des réalisateurs étrangers pour tourner dans le Royaume.
