Festival du Livre Africain de Marrakech : Quand les mots s’en FLAM pour l’Afrique

Le FLAM est le premier festival littéraire de cette envergure à se tenir au Maroc, réunissant des écrivains, chercheurs et intellectuels du continent africain, de ses diasporas et de ses descendants. «Séparé par les langues officielles, la géographie et les régions stratégiques, notre continent est aujourd’hui plus que jamais inconnu de lui-même», affirme l’écrivain mozambicain Mia Couto. Le FLAM entend combler ce fossé en créant un espace de dialogue où la diversité culturelle et intellectuelle africaine peut être mise en lumière.

Le délégué général du FLAM, Younès Ajarraï, souligne l’importance de cet événement pour encourager la circulation des œuvres et la rencontre des artistes africains, souvent contraints de se croiser à l’étranger. Il s’agit d’un projet ambitieux visant à renforcer les liens culturels et sociaux à l’échelle du continent. «Les artistes africains sont trop souvent perçus comme évoluant dans une “division inférieure”. Le FLAM est une réponse à cette perception, un espace de promotion de leur talent immense», insiste-t-il.

Le festival a pour ambition de promouvoir la littérature et les arts africains en tant que vecteurs de développement économique et social, de renforcer les dialogues culturels entre le nord et le sud, l’est et l’ouest du continent, et d’associer les jeunes à ces dynamiques pour garantir la transmission entre générations.

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Hanane Essaydi, conseillère à la programmation, a révélé des thématiques fortes pour cette troisième édition. Trois panels seront dédiés aux voix féminines dans la littérature africaine, avec des invitées prestigieuses telles que Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem. Également, le centenaire de la naissance de Frantz Fanon sera célébré, rendant hommage à cet écrivain emblématique de la lutte anticoloniale.

Parmi les temps forts : une leçon inaugurale par Ananda Devi, écrivaine mauricienne reconnue ; des échanges autour de thèmes contemporains, tels que la justice et la solidarité ; des ateliers d’écriture et masterclass destinés aux jeunes, pour cultiver leur créativité et les sensibiliser à la littérature.

Bien que centré sur la littérature, le FLAM accorde une place importante aux autres formes d’expression artistique. Un panel spécifique explorera la poésie comme un moyen de réfléchir à une manière plus humaine d’habiter le monde. En parallèle, des collaborations avec des artistes plasticiens enrichiront le programme. Cette année, une exposition mettra en avant une artiste haïtienne installée au Québec, illustrant l’esprit de dialogue interculturel propre au FLAM.

Se tenant en parallèle de la Foire internationale d’art contemporain africain 1-54, le FLAM devient une des grandes agoras africaines dédiées à la culture. «L’art et la culture sont des langages puissants pour créer des liens authentiques entre les Africains et au-delà», conclut Hanane Essaydi.

Plus qu’un festival, le FLAM s’impose comme une plateforme essentielle pour réfléchir à l’identité et à l’avenir de l’Afrique, en donnant la parole à ceux qui portent haut ses valeurs de créativité et de résilience.