Culture
Concert pour la tolérance à Agadir : une quatrième édition très réussie
Le concert qui a eu lieu samedi 17 octobre a drainé 200 000 spectateurs.
Faudel, Amel Bent, Marc Lavoine… 17 artistes ont répondu présent.
Hayfa Wahbi était, sans aucun doute, la tête d’affiche.
Le Concert pour la tolérance 2009 a bien eu lieu. Même le temps était «tolérant» contrairement à l’année précédente quand on avait presque annulé l’événement à cause des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville d’Agadir.
Les rues de la perle du Sud se sont transformées en ruches géantes ce samedi 17 octobre. Selon les organisateurs, plus de 200 000 spectateurs ont assisté à cette grand-messe annuelle, dont une bonne partie s’est déplacée de Casablanca et de Rabat. Bref, le public a répondu présent aux propositions diverses de la programmation. Un rendez-vous qui a réuni des artistes autour de valeurs fédératrices : la tolérance, la paix et le dialogue entre les peuples.
A l’exception de trois artistes qui n’ont, malheureusement, pas pu faire le déplacement, à savoir, Florent Pagny, Leona Lewis et le groupe Tokyo Hotel, tous les autres ont répondu présent. A commencer parFaudel, qui est un habitué de la manifestation. Amel Bent était également là. «C’est ma quatrième participation au concert pour la Tolérance. Je ne pouvais pas décliner l’offre des organisateurs. Venir au Maroc me permet de me ressourcer… Chaque fois que j’y suis, je pense à ma famille maternelle qui est originaire d’Oujda», confie la jeune artiste qui a offert au public gadiri sa toute dernière chanson «Où je vais».
Présence en masse des artistes français
Cette quatrième édition du Concert pour la tolérance n’a pas dérogé à la règle. En effet, nombreux sont les artistes français qui se sont produits sur la plage d’Agadir. Des musiciens appartenant à des cultures différentes, sensibles et prônant tout au long de leur parcours la tolérance. C’est le cas, notamment, de Corneille, qui survit miraculeusement en 1994 au génocide qui a déchiré le Rwanda. «Cela fait quatre ans que je ne suis pas venu au Maroc. Le Concert pour la tolérance était une occasion pour rencontrer mon public marocain et surtout pour joindre ma voix à celles des autres artistes qui défendent par leurs paroles la tolérance et le dialogue entre les cultures».
Les autres artistes, en l’occurrence Bob Sinclar, Gérald de Palmas, Marc Lavoine, Kool Shen, Renan Luce, Tom Frager, Christophe Willem et Cœur de pirate se sont succédé sur la scène dont la sobriété a contribué à la diffusion du message de la soirée. Ils ont su animer la soirée et communier avec un public connaisseur et exigeant. Même si les chansons n’étaient pas particulièrement engagées, de véritables moments de grâce ont soulevé l’enthousiasme des spectateurs.
Hayfa enflamme la scène
La rappeuse, nouvellement voilée, Diam’s, et dont tout le monde croyait, à tort, qu’elle serait de la fête, alors qu’elle n’était même pas invitée, a été très plébiscitée par le public, évidemment déçu. «Je n’avais pas une idée précise sur les artistes qui allaient se produire à Agadir. Mais j’étais persuadée qu’on allait inviter Diam’s, vu son engagement… Je suis vraiment déçue», affirme Sarah, une jeune fille de 16 ans.
Les stars étaient donc sur scène, mais aussi dans le public. La députée européenne Rachida Dati a en effet assisté au concert. Elle était accompagnée de sa fille Zohra, âgée de 9 mois.
La tête d’affiche de la soirée, la star libanaise Hayfa Wahbi, était bien au rendez-vous. Fidèle à elle-même, Hayfa a su enflammer avec fougue un public qui l’attendait avec impatience. Ses gestes langoureux, sa danse orientale aguichante et sa musique rythmée ont mis le public dans un état d’effervescence. «Je suis très émue… Participer à un concert pour la tolérance compte énormément pour moi qui viens d’un pays où musulmans, chrétiens et druzes cohabitent».
Hayfa Wahbi était la seule star arabe de la soirée. Aucun artiste marocain, hormis les groupes H-Kayne et Tazerzit Clan, n’était convié. On regrette, certes, les Najat Atabou et Aïcha Tachanouit qui auraient certainement ajouté un plus à l’événement. Dans ce type de concert, en plein air, les musiciens pensent un répertoire bien choisi. Certains comme Amel Bent offrent une œuvre inédite, et dont Agadir a eu la primeur. D’autres, des reprises ayant marqué leur époque et toujours écoutées avec un réel plaisir. Le public, de plus en plus séduit et radieux, à chaque apparition d’un artiste et de ses musiciens, assiste, entièrement sous le charme, à un show intense, plein d’énergie, tout étonné ! A la fin, il se masse sur la plage, encore sous l’effet des frémissements et des vibrations, il exulte. Tout le monde parle du formidable cadeau qu’on lui a fait !