Culture
«Ana Ou Zmani» : Je t’aime, moi non plus
Fraîchement créée, la troupe Super Hmama est en résidence artistique à l’Institut français de Tanger pour ce mois de juillet. Ses membres, Nadia El Alami, Hamza Boulaiz et Fayçal Azizi, préparent une pièce de théà¢tre.

Pour la comédienne Nadia El Alami, lorsque certaines personnes veulent se marier, «elles pensent à la nuit de noces, aux préparatifs de quelque chose qui ne durera qu’une soirée dans leur vie, avec strass et paillettes. Mais elles ne pensent jamais à la suite…». La pièce Ana Ou Zmani promet donc d’illustrer les rapports hommes/femmes dans la société marocaine. Nadia El Alami et Jamila El Haouni y interpréteront des rôles multiples pour exposer des situations de couple, entre autres. Dans une vie à deux, on s’accuse l’un et l’autre pour des soucis anodins, parfois. Ana Ou Zmani sera dans un registre comique, sans faire de morale. Elle parlera des problèmes de couples en les tournant légèrement en dérision. De l’influence de la société sur leurs rapports. Une société où le divorce est perçu comme une malédiction. De la sensibilisation ludique : «Nous ne sommes ni juge ni avocat. Nous changeons les habitudes des gens».
La troupe Super Hmama, dirigée par Nadia El Alami, ne fait pas que dans le divertissement. Les spectateurs garderont forcément des phrases d’Ana Ou Zmani à l’esprit. Ils se rappelleront des situations vécues ou vues dans leurs cercles d’amis. Ainsi, ils réfléchiront à deux fois avant d’avoir le réflexe quasi automatique de les répéter le lendemain. Le texte de la pièce est adapté à cet effet. Fayçal Azizi s’en occupera en y intégrant une darija musicale et poétique. Le langage sera ludique, inspiré de proverbes populaires et de la culture orale marocaine, «sans tomber dans la gratuité». Fayçal Azizi est un artiste aux talents complets : il est comédien, acteur, chanteur, auteur et compositeur. Dans le cadre de la Compagnie Dabateatr, il a collaboré avec Hamza Boulaiz et a participé à plusieurs ateliers d’écriture. Il est donc familiarisé avec une écriture fluide, que l’on retrouve aussi dans ses paroles de chansons. Ce sont des phrases que l’on n’oublie pas.
Pour immerger le public dans une ambiance qui se veut intimiste, Hamza Boulaiz a travaillé sur une mise en scène qui sera adaptable aux espaces de représentation. Il s’occupe aussi de la scénographie. Quant à la création d’Ana Ou Zmani, Hamza Boulaiz la voit ainsi : «Ce fut le rêve d’une femme [Nadia El Alami]. Un rêve que je me suis approprié peu à peu jusqu’à sentir qu’il m’appartient à moi aussi. Réussir la mise en scène de ce spectacle est donc un nouveau challenge pour moi».
Dans le cadre de la troupe Super Hmama, Ana Ou Zmani est le premier projet de Nadia Alami, Hamza Boulaiz et Fayçal Azizi. Il évoluera avec le temps.
On y retrouvera un travail sur le corps et l’espace, où la notion du bonheur en couple sera symbolisée d’une manière assez particulière et intelligemment pensée. On vous laissera, bien sûr, la découvrir en temps réel durant le spectacle. Ana Ou Zmani, ce sera également du chant, de la danse, des mimiques, des situations comiques… Un mélange épicé à la sauce satirique qu’on aura hâte de voir en fin juillet. A suivre !
