Culture
A l’ombre du harem en fleurs
C’est un inestimable fonds photographique que vous invite à découvrir le tout nouveau Musée de la Fondation Abderrahmane Slaoui, à deux pas de l’église du Sacré-CÅ“ur de Casablanca.

C’est un inestimable fonds photographique que vous invite à découvrir le tout nouveau Musée de la Fondation Abderrahmane Slaoui, à deux pas de l’église du Sacré-Cœur de Casablanca. Une collection de clichés pris par un certain Gabriel Veyre, dont le nom vous est peut-être hermétique pour l’instant, mais qui ne va pas tarder à vous fasciner. D’abord parce que l’homme, né en 1871, a travaillé avec les Frères Lumière, les pères du cinéma en personne.
Veyre a fait tourner la manivelle du cinématographe, le mythique ancêtre de la caméra ! Ensuite parce qu’en 1901, le sultan Moulay Abd el Aziz l’a convié à sa cour : «Je me reposais aux bords du Rhône, raconte ce réalisateur et photographe français, lorsque j’appris qu’on cherchait un homme à même d’enseigner au sultan du Maroc tout d’abord la photographie, dont il s’était épris, puis de l’initier, au besoin, aux plus récentes découvertes modernes : derniers perfectionnements de l’électricité, téléphonie et télégraphie mêlées, cinématographe et photographe, bicyclette et jusqu’à l’automobile, si la chose lui chantait. Pourquoi pas moi ? L’occasion était excellente de voir un pays nouveau, plus mystérieux et plus fermé encore que tous ceux que j’avais parcourus jusque-là. Ma candidature fut posée. On m’agréa. Je partis».
Cela donne de somptueux tirages, retraçant le quotidien de la cour, le harem, toutes sortes d’intrigues immortalisées et mêlées à des images d’une rare poésie, prises dans les rues de Fès et de Marrakech d’antan. «10 000 enfants vont visiter cette exposition scénographiée par Philippe Délis», souligne Malika Slaoui, qui vient de rééditer un beau livre consacré à Gabriel Veyre. Les visites scolaires se poursuivent à un rythme soutenu, depuis le 3 mai. Nous recevons quotidiennement 300 à 400 élèves des écoles publiques et privées».
«Dans l’intimité du Maroc», du 17 mai au 16 juin au Musée de la Fondation Slaoui, 12, rue du Parc, Casablanca
