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Culture

2013, to be continued…

Tous styles, à¢ges, renommées confondus, ils ont fait l’actualité, quelques vagues, des scènes, de nouveaux albums, ou ont à  peine lancé leur premier cri en 2012. Portraits des artistes à  suivre impérativement en 2013, au risque d’être très agréablement surpris !

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Retrospective 2012 2013 01 17

Commencez une rétrospective des artistes musiciens marocains qui vous ont le plus marqués en 2012, et vous serez emportés par une immense vague d’enthousiasme les trois premières minutes en pensant aux inratables. Un, deux, trois, puis une dizaine, une douzaine de noms vous viendront à l’esprit, au mieux. Puis vous calerez ! Peut-être au bout de la cinquième minute pour les plus érudits d’entre vous. Pourquoi ? Parce qu’on est très rapidement rejoint par l’amère réalité d’une scène musicale engourdie par autant de limites que de passivité.

Si à nos heures les plus optimistes on perçoit la naissance timide ou même qu’on soit frappé par l’évolution fulgurante de l’espace culturel marocain, notre insatiable avidité d’art, de musique, de frissons nous rappelle que ça pourrait être mieux. Plus dynamique, plus vivant. A s’en perdre ! Mais l’heure est aux grandes espérances, alors au lieu de s’acharner sur le triste sort des nos adorables, prometteurs, et pétillants génies de la clé de sol, on va laisser tomber les vaines bonnes résolutions annuelles pour simplement, et avec tout l’amour qu’on leur porte, leur adresser nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Un premier vœu d’épanouissement. Puissent-ils avoir plus d’évènements, de scènes et d’espace pour briller de mille feux devant nos regards bienveillants. Un second vœu de prospérité. Puissent-ils trouver dans un ticket gagnant (ou dans un texte de loi, une association, une manifestation, ou même une lampe frottée dont émanera un génie !) les moyens de vivre pleinement leur passion (et la nôtre). Puissent-ils avoir non pas juste le minimum de matériel nécessaire improvisé dans un garage de banlieue, mais tous les instruments qui les font rêver.

Puissent-ils garder leur première guitare toute simplette sur une étagère poussiéreuse de la maison parentale pour gratter une magnifique Fender ou une Stratocaster. Un troisième vœu de rayonnement. Puissent-ils trouver le moyen de se faire connaître ailleurs que sur la toile ou au coin d’une rue. Et le dernier vœu est un vœu de longévité. Puissent-ils exister plus de dix ans, à en avoir un système de retraite au loin ! Puissent-ils trouver dans la musique une source incommensurable de jouvence pour continuer encore à jouer, à expérimenter, à découvrir, à grandir, à surprendre. Bonne année à tous !

Fat Old Sound : Pour un bon blues old-school

Si on accuse la scène marocaine de dangereusement bouder le blues, c’est qu’on ne connaît pas les trois gaillards du Fat Old Sound (littéralement, un «bon vieux gros son»). Trois mousquetaires qui sentent bon l’odeur du neuf avec des reprises de leurs grands classiques du blues d’antan (Man of constant sorrow, big river, riders in the sky…). Un brassage entre les influences rock du batteur, la passion reggae du guitariste et l’expérience du violoncelliste qui s’amusent à dépoussiérer les morceaux culte et leur donner une nouvelle vie. Souvent croisés au Pietri à Rabat, les Fat Old Sound sont un de ces «petits groupes live» si rares et pourtant si talentueux qu’on adore découvrir sur scène !

Haoussa : Indéniablement punk, irrémédiablement marocains !
A l’occasion de la sortie de leur album éponyme, on vous présentait les cinq jeunots de Haoussa il y a quelques mois. Aujoud’hui, l’album a fait ses preuves : deux tubes (Humain Insanity et Lftikhabates) et l’aventure continue. C’est dans un style inclassable aux influences punk, rock, gnawa que ces excentriques passent à la loupe ironique la société marocaine et ses adversités. Haoussa, confirmé et affirmé comme l’un des meilleurs groupes de la scène actuelle, continue d’expérimenter de nouvelles sonorités. Principalement sur scène où on les retrouvera bientôt. Ils promettent festivals et concerts ! Affaire à suivre !

NOPE : Les psychédéliques
Ce n’est qu’en octobre 2009 que les trois musiciens de NOPE se rencontrent et décident de fonder un groupe. De ? Rock psychédélique ! Rien que ça ! Du disjoncté, à s’en vriller les neurones ! Une toile d’expression intarissable et une passion démente lient Taha, Ismail et Mourad à (respectivement) leur guitare, batterie et basse. Follement original, le style de NOPE fait fureur
parmi les D’jeunes à l’affût du moindre riff de guitare, le moindre solo de batterie y trouvant le message de leur propre rébellion rock ! De l’expérimental débarquant du fond d’un garage parental et qui vise et va très loin : classé 5e mondialement lors du Global Battle Of The Bands, le groupe a porté haut les couleurs du drapeau marocain. Et on en veut encore !

Mazagan : Les icônes du Châabi-Groove reviennent !
Comme par superstition, les grands gaillards de Mazagan ont choisi le  12/12/2012 pour la naissance de leur petit dernier : Adam. Un album come-back qui confirme simplement la place du groupe dans la scène marocaine : ils y ont planté leur tente il y a déjà une dizaine d’années, «Et nous ne sommes pas prêts de partir !», semblent-ils crier dans cet opus. Initiateurs du Chaâbi-Groove – traduction : des influences funk sur des rythmiques de la musique populaire marocaine – ils ont parcouru le Maroc en décembre pour une tournée à travers les grandes villes marocaines, drainant à chaque fois un public fidèle.

Peppermint Candy : Bonbons à caractère !

Jeff Buckley, the Smashing Pumpkins, Alice in Chains, Pearl Jam… Rien que ça ! Que de bonnes références pour ce trio de rock alternatif dont le nom prend place discrètement sur la scène musicale marocaine. Finalistes de Mawazine en 2011, Yahya, Alexendre et Mohammed multiplient les scènes depuis pour s’inviter dans presque tous les évènements rock. Ce qui singularise ces chevronnés de la musique, en plus de leur incroyable simplicité, c’est la capacité qu’ils ont de surprendre ! Un mélange tout particulier d’influences rock classique (souvenez-vous de Pearl Jam et les autres !) et de la rythmique et de l’esprit gnawa. En 2013, l’aventure continue pour les Rbatis avec encore plus de scènes et encore plus de titres. A quand l’album ?

Mustapha : Du slam, et en darija, s’il vous plaît!

Si le mot slam évoque à chaque fois Grand Corps Malade, pour les veinards qui ont croisé Mustapha, ce réflexe a bien changé. Mustapha : premier slameur marocain ! C’est en arabe dialectal que le chanteur marche sur les pas de Abdelmalik et de GCM, armé d’un esprit critique érosif et d’un vocabulaire plus qu’éloquent ! En 2012, il proposait Chri Chri, extrait de Slam Alikoum, son premier album dans lequel, avec une poésie crue, il dénonce l’avidité capitaliste de la société marocaine.
Le jeune s’illustre dans le Spoken Word aussi discrètement que le genre lui-même, en maîtrisant l’art de la prose et de la rime. En darija ! Surprenant et hors-pair, de quoi croiser tous ses doigts pour le voir sur scène !

Farid Ghannam : La voix du soleil !

Il en faudrait beaucoup pour arrêter cette belle frimousse qui semble tout droit sorti des îles ! Finaliste de l’émission télévisée «The Voice», rendu célèbre grâce à Mayara Band dont il faisait partie, l’adorable jeunot surprend par un timbre de voix unique : une puissance vocale impressionnante pour une justesse à la précision scientifique ! Le mélomane, chanteur, compositeur et multi-instrumentaliste est de retour au bercail avec tout plein de projets. Aujourd’hui, il savoure simplement sa tant désirée notoriété auprès des Marocains et sans surprise, les propositions affluent ! En attendant qu’il nous offre un premier album qu’on espère imminent, on lui souhaite plein de bonnes choses pour 2013 !

MOBYDICK : Et sa Moutchou Family !

Younes Taleb, alias Mobydick, ou même L’Moutchou fait partie de ces rappeurs de la scène marocaine qui façonnent leur style et l’imposent, sans trop demander la permission. Loin des clichés sur les «bad boy» méchants du rap, Younes a l’éloquence d’un poète qui chante sur une toile d’ironie, avec une pointe de sarcasme, une pincée de cynisme et une dose énorme de symbolisme, la société marocaine. Délirant et totalement décalé, l’artiste est respecté de tous pour son originalité et, avouons-le, son humour hilarant ! Si L’Moutchou se fait de plus en plus discret et semble même bouder la scène, c’est seulement parce qu’il est trop occupé à planter des choux. Si, si ! Il a ouvert son studio aux jeunes rappeurs en herbe et les aident à se lancer.