Climat
Maroc-UE : Lancement à Rabat du projet “Transition juste” d’un montant de 10 millions d’euros
Le projet “Transition Juste” visant à soutenir les efforts du Maroc pour la mise en œuvre de sa politique climatique a été lancé, mercredi à Rabat, pour un montant total de plus de 10 millions d’euros (environ 109 millions de dirhams).
Bénéficiant du cofinancement du ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) et de l’Union européenne (UE), ce projet a été inauguré par le ministère de l’Économie et des Finances et le ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable.
Intitulé “Transition Juste : Incitations économiques pour une politique climatique et mise en œuvre de la CDN réussies”, ledit projet vient appuyer le Maroc dans l’utilisation d’instruments économiques pour l’actualisation et mise en œuvre socialement responsable de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) au Royaume.
S’exprimant à cette occasion, l’ambassadrice de l’UE au Maroc, Patricia Llombart Cussac, a salué la “détermination constante” du Maroc à avancer vers un développement économique plus vert et plus résilient, intégrant la réalité climatique actuelle.
Mme Llombart a, dans ce sens, souligné l’importance de cet événement dans la coopération entre le Maroc et l’UE sur le plan climatique, mettant l’accent sur l’ambition partagée entre les deux partenaires de “décarboner” leurs économies et de s’engager fermement dans une transition verte face aux menaces d’un réchauffement climatique qui s’accélère davantage.
La contribution prévue de l’UE à ce projet s’inscrit dans le cadre d’un programme plus large intitulé “Énergie Verte”, d’une valeur de 50 millions d’euros, qui inclut un appui au gouvernement marocain sur la mise en œuvre de ses ambitions et politiques climatiques, a-t-elle fait remarquer, précisant que ce programme sera complété par un jumelage entre l’Autorité Nationale de Régulation de l’Énergie (ANRE) et un ou plusieurs de ses homologues européens.
Et de poursuivre que le chemin de transition, malgré sa difficulté, “doit nous permettre de créer de nouvelles opportunités pour la coopération industrielle, la croissance économique et la création d’emplois, comme il peut contribuer à renforcer notre autonomie et notre compétitivité”.
Pour sa part, l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne, Robert Dölger, a mis l’accent sur l’importance de ce projet qui marque une transition socialement et économiquement équitable et qui vise à faire face aux défis climatiques.
“A travers ce projet, nous allons veiller à ce que les politiques climatiques soient équitables, inclusives et offrent des opportunités à tout le monde”, a-t-il relevé, saluant, par la même occasion, le caractère exemplaire du Maroc en matière de lutte contre le changement climatique.
De son côté, le directeur des Changements climatiques, de la diversité biologique et de l’économie verte, au ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable, Bouzekri Razi, a mis en exergue la pertinence de ce projet qui vise notamment l’actualisation et mise en œuvre socialement responsable de la CDN au Maroc.
Le projet permettra, en outre, de mettre en place tous les instruments nécessaires pour accompagner les secteurs privés, en vue de faire face au mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE (MACF – CBAM), a-t-il relevé, tout en appelant les différentes parties prenantes à s’engager davantage dans l’exécution de ce chantier.
A son tour, le directeur-adjoint à la direction du Budget et président de l’unité Climat au ministère de l’Économie et des Finances, Youssef Farhat, a mis en avant l’importance du programme CDN en tant qu’initiative très ambitieuse nécessitant d’être concrétisée, notamment à travers les politiques publiques et les mesures budgétaires et fiscales.
Il a également mis en exergue la pertinence de mettre en place un cadre concerté pour intégrer la dimension climatique dans tous les programmes budgétisés.
Le projet a été développé avec une approche inclusive impliquant plusieurs départements ministériels et en étroite collaboration avec plusieurs partenaires de développement, particulièrement la Banque Mondiale, l’Agence française de développement et l’UE pour assurer la complémentarité avec les autres initiatives comme le Programme Climat – Appui à la CDN.
Cette cérémonie de lancement a mis en lumière deux thèmes majeurs qui conditionnent l’avenir de la transition écologique. Le premier axe de discussion, centré sur “La Transition Juste” comme pilier crucial dans la lutte contre les changements climatiques a permis aux experts de partager des idées visant à intégrer l’équité sociale dans les initiatives climatiques.
Le deuxième thème, exploré par des experts du Maroc et de l’UE, a abordé les “défis et opportunités de la décarbonation dans le contexte de la crise actuelle”. Les discussions ont mis en avant la nécessité d’ajuster les stratégies de décarbonation face aux défis pressants imposés par la crise climatique actuelle, tout en identifiant les opportunités propices à accélérer la transition vers une économie plus durable, notamment dans le cadre du Partenariat Vert entre le Maroc et l’UE.
L’événement a ainsi souligné l’impératif d’une action concertée, impliquant les pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile, avec une collaboration internationale et une diversité de perspectives essentielles pour relever les défis complexes liés au changement climatique.