Climat
Le modèle de Tamwil El Fellah peut être dupliqué en Afrique
CAM a été mis en avant en matière de financement des agriculteurs. Tamwil El Fellah a même été reconnu par la FAO et l’AFD comme modèle de financement. La stratégie du groupe repose sur la segmentation, la proximité et l’adaptation des produits.

Le secteur agricole en Afrique subit les contrecoups de la conjoncture, matérialisée par les aléas climatiques, mais aussi du financement. La plupart des exploitants agricoles n’ont pas une large connaissance des produits de financement et même s’ils en sont bien informés, ils n’y ont pas accès, soit parce qu’ils présentent peu ou pas de garanties, ou parce que le coût de financement revient cher. D’où la nécessité de créer des instruments de financement adaptés. Cette problématique a fait l’objet d’un side event organisé par le Crédit Agricole du Maroc le 11 novembre, au stand de l’initiative pour l’adaptation de l’agriculture en Afrique, avec l’Agence française de développement. En vue de favoriser cette adaptation, Anne Sophie Kervella, chargée de mission à l’AFD, a souligné que le développement du secteur agricole devra se réaliser par le déploiement d’un écosystème complet dont le financement est un des éléments clés. Ainsi, il faudrait renforcer les liens entre le secteur financier et le secteur agricole, adapter les services financiers aux besoins des agriculteurs et aussi réduire le coût de financement.
Dans ce cadre, l’expérience de CAM a été mise en avant puisque le groupe bancaire a toujours été présent pour apporter les fonds nécessaires tant aux agriculteurs de taille qu’aux petites exploitants. En effet, le groupe opère par segmentation. Sur 1,5 million de dossiers de financement, CAM estime que 20% sont potentiellement bancables, 40% nécessitent une mise à niveau et ne présentent pas de garanties et le reste est constitué essentiellement de petites exploitations et sont donc réorientées vers la fondation du groupe. Mustapha Chehhar, directeur du pôle vert du Crédit Agricole du Maroc, explique que le succès de la banque dans le financement agricole réside entre autres dans sa macro-segmentation ; sa proximité avec l’agriculteur ainsi que l’adaptation de ses crédits aux besoins des exploitants et ce, en fonction des filiales. Rappelons que le groupe propose une large palette des crédits dont Achamil, Saqui, Biofilaha, Istitmar, Taysir… Pour sa part, Tamwil El Fellah, qui affiche une bonne santé, a pour mission principale de financer tout porteur de projet agricole viable, non éligible au financement bancaire dont les surfaces agricoles varient de 1 à 5 hectares.
En tout cas, «le modèle de financement Tamwil El Fellah de CAM peut être dupliqué en Afrique vu qu’il répond aux problématiques spécifiques de l’adaptation de l’agriculture du continent et compte tenu aussi du fait que 80% des terres agricoles dans le continent sont de petite taille», assure M.Regag. Il a même été reconnu par la FAO et l’AFD comme modèle de financement performant compte tenu de la segmentation à laquelle le groupe bancaire procède avant de diriger les projets vers tel ou tel instrument de financement et des canaux de distribution utilisés.
D’un point de vue global, Mme Kervela estime que l’approche adaptée à l’agriculture en Afrique devra être une approche globale, qui vise à soutenir tout l’écosystème du secteur agricole que ce soit au niveau des outils de production, de commercialisation et de gestion des risques.
D’ailleurs, le financement agricole doit répondre à plusieurs objectifs dont, rendre l’exploitation agricole attractive pour le secteur bancaire; structurer l’offre de financement en définissant les stratégies, les produits et les compétences ; soutenir les mécanismes de couverture des risque et promouvoir l’innovation financière.
[tabs][tab title = »Tamwil El Fellah vise un portefeuille de 250 000 agriculteurs « ]A ce jour, 6 000 projets en irrigation ont été financés, 3 000 dans le pompage solaire et 11 000 projets de plantation. En outre, ce mécanisme de financement a accompagné 100 projets issus du Plan Maroc Vert, financé plus de 68 000 agriculteurs installés dans les zones marginales, 350 coopératives agricoles pour un encours de 1,54 milliard de DH. De plus, «ce sont 250 agences de Tamwil El Fellah qui sont implantées au Maroc, dont 7 mobiles, qui proposent plus de 150 produits de financement spécifiques, avec un conseil et un suivi personnalisés», détaille Abdelali Regag, directeur général de Tamwil Al Fellah. Il faut dire aussi que la réussite de cet instrument tient surtout aux mises à jour des données et procédures réalisées régulièrement, en fonction du changement de la conjoncture. Son objectif à l’horizon 2025 est d’atteindre 250 000 petits agriculteurs et un encours de 3,3 milliards de DH.[/tab][/tabs]
