Climat
Energies renouvelables : au moins 20 millions de postes supplémentaires seront créés d’ici 2030
Un rapport de l’ONU pour l’environnement prévoit des créations massives d’emplois verts dans le monde. Energies renouvelables, BTP, transports et industrie sont parmi les secteurs les plus impactés par l’apparition des métiers verts.

De l’ouvrier de traitement des déchets à l’ingénieur en énergie, l’émergence d’une «économie verte» au niveau mondial et son impact sur le monde du travail montre que les efforts déployés pour faire face au changement climatique pourraient générer des millions de nouveaux «emplois verts» dans les décennies à venir.
Une étude de référence sur l’émergence des emplois verts commanditée par le Programme de l’ONU pour l’environnement et réalisé par l’Institut Worldwatch, avec l’assistance technique du Global Labour Institute de l’Université Cornell, montre que les investissements liés aux actions entreprises pour faire face au changement climatique et à ses effets ont déjà généré de nouveaux emplois dans de nombreux secteurs et économies et pourraient créer des millions d’autres emplois, aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en développement.
Les secteurs particulièrement importants en termes d’impact environnemental, économique et d’emploi sont la fourniture d’énergie, en particulier les énergies renouvelables, le BTP, les transports, les industries lourdes, l’agriculture et la foresterie.
Aux Etats-Unis, le flux investi dans les technologies propres constitue déjà le troisième secteur d’investissement en capital risque après l’information et les biotechnologies, pendant qu’en Chine, le capital risque investi dans les technologies propres a plus que doublé ces dernières années, atteignant 19% du total des investissements.
Ces dernières années, 2,3 millions de personnes ont trouvé du travail dans le seul secteur des énergies renouvelables, et le potentiel de croissance de l’emploi dans ce secteur est énorme. Le nombre d’emplois dans les énergies alternatives pourrait grimper jusqu’à 2,1 millions dans l’éolien et 6,3 millions dans le solaire thermique d’ici 2030.
D’autre part, les énergies renouvelables génèrent davantage d’emplois que les énergies fossiles. Les prévisions d’investir 630 milliards de dollars d’ici 2030 devraient se traduire par au moins 20 millions de postes supplémentaires dans ce secteur.
Dans l’agriculture, 12 millions de personnes pourraient être employées dans la biomasse utilisée pour l’énergie et les industries qui y sont liées. Dans un pays tel que le Venezuela, un mélange de 10 pour cent d’éthanol dans les carburants pourrait générer un million d’emplois dans le secteur de la canne à sucre d’ici 2012.
Une transition mondiale vers des bâtiments économes en énergie pourrait créer des millions d’emplois, de même que «l’écologisation» des emplois existants pour un grand nombre des 111 millions de personnes qui travaillent déjà dans le secteur de la construction.
Une transition mondiale vers des bâtiments économes en énergie pourrait créer des millions d’emplois
Les investissements réalisés pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments pourraient créer de 2 à 3,5 millions d’emplois verts supplémentaires en Europe et aux Etats-Unis, avec un potentiel bien plus élevé dans les pays en développement.
Le secteur du recyclage et de la gestion des déchets emploie aujourd’hui quelque 10 millions de personnes en Chine et 500 000 au Brésil. Ce secteur devrait se développer rapidement dans de nombreux pays face à l’augmentation des prix des denrées de première nécessité.
Le rapport donne des exemples de création massive d’emplois verts à travers le monde tels qu’en Chine, 600 000 personnes sont déjà employées dans des produits de fabrication et d’installation d’énergie solaire tels que les chauffe-eau solaires; au Nigeria, une industrie de biocarburants basée sur les récoltes de manioc et de canne à sucre pourrait se révéler durable et employer 200 000 personnes; l’Inde pourrait créer 900 000 emplois d’ici 2025 grâce à la gazéification de la biomasse dont 300 000 dans la fabrication de fours et 600 000 dans des activités comme la fabrication de briquettes et de boulettes et dans la chaîne d’approvisionnement de carburant; et en Afrique du Sud, 25 000 anciens chômeurs sont maintenant employés dans la conservation de l’eau dans le cadre de l’initiative «Working for Water» (Travailler pour l’eau).
