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Climat

Énergie renouvelable : Le Maroc fortement impliqué dans la réduction de sa dépendance

Chaque dirham investi dans l’efficacité énergétique rapporte trois fois à l’État en termes de gains. La consommation d’énergie fossile réduite à 12% d’ici 2020.

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Le Maroc a pris certes du retard dans la mise en place de programmes pour orienter la consommation de l’énergie produite à partir des matières premières vers celle à base de ressources naturelles. Cela dit, depuis 2009, les décideurs ont pris conscience de l’importance des énergies renouvelables sous toutes leurs formes, en vue de réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’étranger en matière d’énergie. La loi 58-15 qui complète la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables et le code d’efficacité énergétique dans le bâtiment (loi 47-09)  en sont les meilleurs exemples. D’ailleurs, ce dernier fixe un ensemble d’exigences thermiques pour les bâtiments qui porte notamment sur une meilleure orientation des bâtiments, le recours à une isolation thermique ou encore la prévision du double-vitrage. Ce qui permettra de limiter, voire de supprimer le besoin en appareils de production de froid ou de chaud. L’enjeu étant de réduire la consommation d’énergie fossile à 12% d’ici 2020, sachant que la consommation énergétique du secteur du bâtiment avoisine les 36% de la consommation totale du pays.

La volonté y est, mais la pratique ne suit malheureusement pas. A l’heure actuelle, peu de promoteurs ont développé des projets efficaces énergétiquement parlant. Coût, difficultés d’approvisionnement, manque de sensibilisation, plusieurs éléments entravent la pleine application de la loi, sachant même que le délai d’adaptation fixé à une année pour permettre aux professionnels et aux autorités concernées de cerner les tenants et aboutissants du nouveau cadre réglementaire et sa bonne mise en application est révolue depuis deux mois au moins.

Optimiser la consommation d’énergie

Quoi qu’il en soit, le groupe immobilier Al Fal avait lancé en 2011 un projet immobilier «Fal El Hanae» à Casablanca, qui répond à cette réglementation thermique. Dans ce projet achevé en 2014, y sont installées des fenêtres à double vitrage. Aussi, les façades et les terrasses sont réalisées en tenant compte de l’isolation thermique. Ainsi, les besoins en climatisation ont baissé de 56% et en chauffage de 70%. Parallèlement, aujourd’hui, le 1er logement social à énergie positive a vu le jour au Maroc, réalisé par le Cluster EMC (Efficacité énergétique des matériaux de construction), qui rassemble des entreprises, des industriels et prestataires de service, des bureaux d’études, des architectes, des aménageurs et des universités, œuvrant pour la promotion de la construction durable au Maroc. Il s’agit d’un bâtiment situé au cœur de l’Ecole Mohammed VI de formation dans les métiers du BTP de l’OFPPT à Settat et dont les principales caractéristiques s’articulent autour de la réduction des besoins énergétiques, du maintien de températures agréables et du contrôle de l’humidité tout en favorisant l‘éclairage naturel.

Il est vrai que l’implication des parties concernées est encore timide, mais elle est amenée à se renforcer progressivement, surtout que les efforts des autorités se sont bel et bien manifestés, ne serait-ce qu’en termes de formation. Tel est le cas de l’Agence nationale pour le développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables (ADEREE) et gestionnaire du volet technique du code d’efficacité énergétique, qui dispense, à titre gracieux, des formations au profit des étudiants architectes de l’Ecole nationale de l’architecture de Rabat. Récemment, l’ADEREE a élaboré un logiciel, nommé «Binayates», le premier en son genre à diagnostiquer la performance énergétique et à contrôler la conformité à la réglementation thermique.

Optimiser la consommation d’énergie ne touche pas que le secteur du bâtiment, elle s’étend également à quelques secteurs d’activité économique, très énergivores. Allusion faite à l’industrie et à l’agriculture. Au moment où le premier accapare 21% de la consommation totale de l’énergie, le second, lui, en draine près de 13%. Il faut dire que plusieurs entreprises industrielles n’ont pas rechigné sur les moyens en vue de mettre en place des plateformes solaires pour justement réduire leur consommation d’énergie fossile, ou pour fournir de l’électricité à partir du solaire. Tel est le cas entre autres de Jacob Delafon Maroc, Taqa Morocco, Ceglec Maroc… En tout cas, Said Mouline, DG de l’ADEREE, avait confirmé, lors de la 1ère édition des rencontres de l’efficacité énergétique, que beaucoup de chemin a été parcouru mais que beaucoup reste à faire aussi. Il a ainsi cité l’exemple des pompes à eau solaires dans le secteur agricole. Selon lui, chaque dirham investi dans l’efficacité énergétique rapporte trois fois à l’État en termes de gains. Pousser les entreprises à profiter des ressources naturelles pour fonctionner, et les développeurs de projets immobiliers à concevoir des bâtiments efficaces en termes d’énergie, tel est l’objectif des autorités de tutelle… Reste à savoir quelle vitesse prendra le train en marche de cette vision en vue de limiter les importations énergétiques.

Com’ese

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