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Les systèmes d’info-divertissement ont le vent en poupe !
Tous les constructeurs, même ceux du segment low-cost, les proposent parfois de série sur les véhicules d’entrée de gamme. L’évolution technologique a permis de multiplier les usages : connexion à internet, informations sur l’état du véhicule et du trajet…

Fini l’ère où la performance, le design et le volume d’une voiture suffisaient pour convaincre les acheteurs. Le divertissement à bord est dorénavant un élément déterminant dans l’acte d’achat. Il s’agit donc d’un filon de plus en plus investi par l’ensemble des constructeurs. Pour les professionnels, les derniers soubresauts survenus dans l’industrie automobile mondiale placent désormais les solutions de connectivité et d’info-divertissement embarquées en tête des priorités des fabricants, afin de distinguer leurs véhicules de la masse.
Le In-vehicle-infotainment (IVI) ou systèmes de loisirs et d’informations à bord de nouvelle génération permettent aux conducteurs et passagers d’afficher le contenu de leurs smartphones sur l’écran du véhicule, naviguer par GPS, écouter leur musique et stations radios favorites, mais aussi de rester connectés à internet, recevoir des informations pertinentes sur l’état du véhicule, communiquer avec l’extérieur et bénéficier de services géolocalisés. Ceci en plus des fonctionnalités basiques telles que le Bluetooth, USB et Aux-in (audio avec fil), accès aux photos par USB… Mais pas que cela! Il existe aussi des véhicules munis de porte-gobelets qui chargent la pile du téléphone dès qu’il en détecte la présence, des chargeurs sans fil intégrés à la console, des petites consoles de jeux vidéo portatives aux cellulaires dits intelligents, des bornes Wi-Fi dans la voiture, et pleins d’autres prouesses technologiques.
En plus de la musique numérique, la vidéo et, surtout, la télé, font leur chemin dans ce marché.
Selon une étude du cabinet international SBD, les atouts commentés souvent par les usagers sont la simplicité d’utilisation de l’interface, la structure cohérente du menu, le système de reconnaissance vocale et les fonctions qui permettent une lecture automatique des textes et flux RSS d’applications.
La majorité achète des licences des géants de l’informatique
Selon des concessionnaires, les Marocains sont très gourmands de technologies et les opérateurs, tous segments confondus, ont comrpis cela ! Le Sync3 (Ford), Le Touch2 (Toyota), l’IntelliLink (Opel), le ConnectedDrive (BMW), le R-Link ou Media-Nav (Renault), l’Audi Connect (Audi), le Comand (Mercedes), le Connect Apps (Citroën) ou encore la partie multimédia du I-Cockpit de Peugeot…, la majorité des marques proposent des systèmes de connectivité et d’info-divertissement dans leurs véhicules. «Une bonne partie des constructeurs achète les licences des géants qui développent ces solutions tels que Google et Apple, Microsoft, Intel…Tandis que d’autres, moins nombreux, développent leurs propres solutions de navigation tels que Toyota et Volvo», explique un responsable produit chez Toyota Maroc. Il faut dire que ces systèmes ne sont plus perçus comme un luxe ! «Nous avons du mal à écouler des modèles d’entrée de gamme ou des produits d’appel qui, généralement, ne sont pas dotés de solutions de connectivité», confie un commercial chez Renault. Un directeur de succursale chez Ford assure, de son côté, que le concessionnaire met en valeur dans toutes ses campagnes publicitaires le multimédia embarqué et tout ce qu’il permet pour rehausser le plaisir de conduire et l’expérience du client. Chez Ford par exemple, le Sync3 est proposé «de série» à partir de la Focus. Seule la fiesta, en fin de vie, n’en est pas équipée.
Le responsable de Ford explique que l’info-divertissement et la connectivité supposent généralement des systèmes assez robustes et évolués d’un point de vue technologique et sollicitant sur le plan financier.
A ce titre, les solutions qui existent aujourd’hui sur le marché coûtent en moyenne entre 5000 et 7 000 DH. Par exemple, le Sync3 de Ford, un des systèmes les plus évolués du marché, coûte au constructeur entre 490 et 590 euros pour l’installer à bord du véhicule.
La concentration du conducteur en question
Pour une clientèle assez exigeante et très portée sur le confort et l’agrément de conduite, ce coût ne constitue pas un obstacle. Par contre, pour les acheteurs qui n’ont pas les moyens de se l’offrir, les commerciaux proposent des alternatives. Généralement, ce sont des postes low-cost souvent d’origine chinoise qui sont achetés ailleurs et installés par la suite dans l’habitacle à l’initiative du client. Un opérateur relève qu’il existe aussi des concessionnaires qui importent ces solutions en packs, puis les installent dans la concession.
Ceci se répercute négativement sur la qualité. «Par exemple, sur l’interface tactile qui n’est pas du constructeur, il faut appuyer plusieurs fois pour commander une action», note le commercial citant ses propres expériences.
Quoi qu’il en soit, les professionnels s’accordent à dire que les solutions d’info-divertissement restent peu exploitées par les automobilistes. «Souvent, les clients utilisent juste une ou deux fonctions de l’interface alors que le système offre une multitude de tâches et de contenus pertinents», remarque le commercial de Renault.
Reste à savoir que ces systèmes peuvent représenter une importante source de distraction pour les conducteurs. Toutefois, pour des conducteurs de plus en plus attachés à la consultation de leur téléphone, permettre d’accéder plus rapidement à l’information qu’ils désirent pourra réduire ce facteur de risque. C’est le cas par exemple de la synthèse vocale pour retransmettre du contenu textuel au conducteur. Le conducteur peut ainsi en apprendre davantage sur un point d’intérêt situé à proximité, consulter ou transmettre des courriels via la reconnaissance vocale, tout en gardant les yeux sur la route. Bien qu’écouter du contenu vocal représente lui aussi une distraction qui allonge le temps de réaction !
