SUIVEZ-NOUS

Auto

Mohamed Amal Guedira Lahlou : «Le taux de motorisation reste encore très faible par rapport aux autres pays de la région»

L’automobiliste marocain ne jure que par le diesel ; ce carburant représente un peu plus de 75% du marché automobile. L’AIVAM poursuit ses actions en matière de régulation du marché, de mise en place de réglementations et de normes et aussi d’atténuation de l’empreinte environnementale.

Publié le


Mis à jour le

Mohammed Amal Guedira

La tendance haussière du marché de l’automobile se confirme comme l’atteste la progression du marché automobile à fin mars. Quels sont les segments les plus porteurs du secteur?

Absolument, cette tendance haussière du marché de l’automobile s’est bel et bien confirmée depuis le début de l’année. Au regard des dernières statistiques publiées par notre association l’AIVAM, il en ressort qu’à la fin du premier trimestre, le segment des voitures particulières a totalisé un volume de vente de 33 128 unités, soit une progression de 21,85% par rapport à la même période en 2015. Par contre, la catégorie des véhicules utilitaires légers s’est cantonnée à 2 446 unités, soit une baisse de 20,64%. Toujours est-il que cette croissance du marché a profité globalement à de nombreux importateurs qui ont enregistré une croissance à deux chiffres, alors que les périodes pré-salon sont marquées par une atonie du marché due notamment à un attentisme de la clientèle. S’agissant des segments automobiles les plus porteurs chez nous, si j’en crois nos chiffres à fin 2015, la catégorie des SUV et des 4X4, tout comme celle des citadines, ont clairement le vent en poupe avec respectivement 24 119 et 23 924 unités vendues.

Quelles sont les spécificités du salon Auto Expo dans cette édition ?

Pour cette 10e édition du salon, nous avons opté pour un nouvel espace d’exposition situé en plein cœur de la Corniche de Casablanca, d’une superficie totale de 6 hectares. Nous disposerons de cinq halls d’exposition aménagés conformément aux standards internationaux. Par ailleurs, les portes du salon ont été ouvertes dès le mardi 10 mai à l’attention de la presse nationale. Le mercredi 11 mai a été dédié exclusivement aux professionnels du secteur automobile, notamment les réseaux de concessionnaires et autres sociétés de location. Le grand public est accueilli depuis jeudi 12 jusqu’au dimanche 22 mai. Nous proposerons une série de table-rondes liées à l’environnement automobile en compagnie d’experts du monde de l’automobile.   

Quelles seront les marques présentes et surtout les nouveautés de cette année?

L’ensemble des importateurs automobiles du Royaume, des opérateurs en matière de financement et d’assurance, sans compter les accessoiristes, ont répondu présent à cet événement d’envergure. S’agissant des nouveautés, il me sera difficile de vous les énumérer ; sachez que les visiteurs et futurs acheteurs pourront découvrir un peu plus de 300 véhicules, dont un grand nombre sera dévoilé en avant-première à l’occasion du Salon. Il faut y ajouter les importateurs de motocyclettes qui réserveront, eux aussi, de bien belles surprises aux visiteurs. Enfin, nous avons à cœur d’accueillir les visiteurs dans de bonnes conditions ; en effet, des espaces de divertissement pour la famille et les enfants leurs seront consacrés.

Le degré de réussite du salon se mesure, entre autres, par la réalisation d’acquisitions sur place. Pensez-vous que cette édition serait réussie ?

Compte tenu de notre nouvelle surface d’exposition, des efforts qui ont été consentis par l’ensemble des importateurs aussi bien en termes d’infrastructures pour leurs stands que de nouveaux modèles exposés et des offres commerciales attractives concoctées par l’ensemble des opérateurs, nous avons tout lieu de penser, à l’AIVAM, que cette 10e édition du salon sera un grand succès populaire. Nous espérons dépasser la barre des 200 000 visiteurs.

Après la décompensation des produits pétroliers, la tendance des acquéreurs est-elle plus portée vers le gasoil ?

C’est une tendance qui se confirme et qui a progressé sensiblement malgré les fluctuations du prix du gasoil à la pompe. Les derniers chiffres que vous pourrez découvrir sous peu dans la deuxième édition de l’Observatoire de l’automobile en atteste : l’automobiliste marocain ne jure que par le diesel. Ce carburant représente un peu plus de 75% du marché automobile, toutes catégories et usages confondus.

Quels sont les chantiers sur lesquels travaille l’AIVAM actuellement ?

Depuis sa création, notre association n’a eu de cesse de coopérer avec les différents intervenants afin de dynamiser le secteur de l’automobile dans sa globalité. En collaboration avec les pouvoirs publics, nous poursuivons nos actions notamment en matière de régulation du marché, de mise en place de réglementations et de normes, ou encore en matière d’atténuation de l’empreinte environnementale. Nous venons de finaliser la deuxième édition de l’Observatoire de l’automobile, dont les conclusions seront au sommaire d’une des tables-rondes prévues en marge du salon.

Aussi, la contrefaçon des pièces de rechange, phénomène contre lequel nous avions mené il y a quelques années une campagne remarquée, nous tient toujours à cœur. Nous prévoyons en la matière d’autres types d’actions d’envergure.

Quel regard portez-vous sur le taux d’équipement des citoyens marocains en voitures ? Dispose-t-il encore d’un potentiel de développement ? Si oui, comment devrait-on booster les acquisitions de voitures?

Le taux de motorisation au Maroc reste encore très faible comparativement aux autres pays de la région : 65 pour 1000 au lieu de 140/1000 en Algérie et 200/1000 en Afrique du Sud. Les importateurs automobiles ont consenti de nombreux efforts quant à leur politique tarifaire plus attractive. Il en est de même s’agissant de l’amélioration de la législation en matière de taxation des véhicules d’occasion. L’ensemble des acteurs, en collaboration avec les pouvoirs publics, doivent poursuivre leurs efforts en matière de régulation du marché automobile car le potentiel de développement est bel et bien là.

Selon vous, y aurait-il un avenir pour les voitures écologiques au Maroc ?

Il est vrai que l’avenir de l’automobile passe par les motorisations hybrides ou le tout électrique, en témoigne l’implication des constructeurs dans ces segments de véhicules. Mais cela passe dans le Royaume par une volonté politique précise en la matière, par des mesures spécifiques d’incitations fiscales, par l’introduction de normes limites d’émissions, par la sensibilisation de l’opinion publique sur les bienfaits de ce type de véhicules écologiques…

Comme vous le voyez, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.